Souvenons-nous
de Mitsuba ; Takashi et Yuko travaillaient pour une firme ; Toda en était
un des chefs. Ici, Aki Shimazaki choisi ce dernier comme personnage central,
et, elle en fait même son narrateur.
Sa
personnalité effleurée dans le précédent opus devient l’objet du second volet
de cette pentalogie. L’auteur, délaisse le monde de l’entreprise, pour
retourner aux sombres heures de l’histoire japonaise, en abordant des faits
méconnu, et douloureux pour nombre de japonais.
Avec
une rare délicatesse, Aki Shimazaki dresse un portrait émouvant de Takashi, et
de sa famille durement éprouvée. J’apprécie le soin particulier apporté au
choix du titre dont le sens est multiple, et se révèle au fil des pages ;
pages que j’ai trouvées plus émouvantes, et plus profondes dans ce second opus.
A
cela s’ajoute une couverture toute en finesse qui invite le lecteur à entrer à
pas feutrés dans ce livre. Certains trouveront la portion un peu congrue. C’est
justement sa concision qui lui donne tout
son aura, surtout quand on sait qu’Aki Shimazaki sait donner à chacun de ses
opus une ambiance particulière, et une orientation différente à chaque fois. On
finit avec regret, sans être repu, avec juste assez faim pour poursuivre dans
une direction un peu différente qui saura séduire à sa manière.
Zakuro, Aki Shimazaki
Actes Sud, Février 2009
150 pages
4ème de
couverture :
La
dernière fois que Tsuyoshi Toda a vu son père, c'était en 1942, quand ce
dernier partait travailler en Mandchourie, d'où il a été déporté en Sibérie
après la fin de la guerre. Vingt-cinq ans plus tard, alors que sa mère sombre
peu à peu dans les errances de l'alzheimer tout en conservant l'espoir de
revoir un jour son mari, Tsuyoshi apprend que son père, porté disparu, est
vivant au Japon. Lorsque le père accepte de rencontrer son fils, seul, il lui
remet une lettre dans laquelle il explique les raisons de sa disparition: ce
qui s'est passé sur le bateau qui le ramenait au Japon a brisé net le cours de
sa vie. D'une logique dramatique imparable, ce roman explore le destin d'êtres
que l'Histoire a broyé dans les replis de ses silences honteux.
A propos de l’auteur :
Née
au Japon, Aki Shimazaki vit à Montréal depuis 1991. Elle est l’auteur d’une
pentalogie intitulée Le Poids des secrets, intégralement publiée par Leméac /
Actes Sud, qui comprend Tsubaki (1999 ; Babel n° 712), Hamaguri (2000, Prix
Ringuet de l’Académie des lettres du Québec ; Babel n° 783), Tsubame (2001 ;
Babel n° 848), Wasurenagusa (2003, Prix Canada-Japon ; Babel n° 925) et Hotaru
(2004, Prix du Gouverneur général du Canada ; Babel n° 971).
Après
Mitsuba (2007), Zakuro (2009) et Tonbo (2011), Tsukushi (2012) est le quatrième
volet de son second cycle romanesque publié par Leméac / Actes Sud.
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