Au
Japon, le monde du travail est sans pitié : les horaires sont lourds, et
les employés se doivent d’être dociles. Nobu, collègue de Takashi n’a pas voulu
d’une mutation à l’étranger au nom de l’harmonie familiale. Il quitte donc la
compagnie pour aller fonder un cours privé, chose courante dans ce pays où la
compétition est féroce, et où chacun, dès le berceau se doit d’être performant.
Dans
ce troisième volet du cycle du Yamato, Nabu en est le narrateur, et nous fera
naviguer au gré de ses blessures de jeunesse. C’est aussi, pour l’auteur, le
moyen d’axer son propos sur le système éducatif, redoutable dans ce pays. Aki
Shimazaki prend bien soin de laisser parler la symbolique, afin d’alléger cette
histoire et y semer l’harmonie, et la subtilité.
C’est
aussi, pour elle l’occasion d’amener par petites touches ce qui fait toute la
singularité de la culture japonaise, et de son art de vivre.
C’est
toujours avec le même plaisir que je chemine dans ce jardin japonais à la
rencontre de personnages dont j’ai eu un aperçu dans Mitsuba, et qui se
révèlent au fur et à mesure.
Tonbo, Aki Shimazaki
Actes Sud, Mai 2011
136 pages
4ème de
couverture :
Nobu
a fondé en 1981 un juku, établissement de cours privés spécialisé dans la
préparation des examens. Six ans plus tard, avec la visite inattendue d’un
homme qui réveille le souvenir du suicide de son père, il apprend une tout
autre histoire que celle qui a assombri sa jeunesse. Professeur respecté,
injustement accusé d’avoir provoqué la mort d’un élève rebelle, le père de Nobu
avait vu son destin littéralement pris dans les mailles inextricables d’une
rivalité d’étudiants. Mais le drame d’alors prend aujourd’hui une tournure imprévue.
Après le remarquable succès public de son cycle Le Poids des secrets,
récompensé au Canada par plusieurs prix littéraires, Aki Shimazaki construit un
nouveau projet romanesque à multiples facettes : chaque titre de la série
composée pour l’instant de Mitsuba, Zakuro et Tonbo peut se lire
indépendamment, mais ensemble ils éclairent dans toute leur complexité des
secrets familiaux imbriqués dans la cruelle réalité du monde professionnel et
de l’Histoire japonaise. Dépouillée, aussi précise qu’économe, la plume d’Aki
Shimazaki n’en est pas froide pour autant : son art de la litote suscite une
empathie remarquable et crée un suspense psychologique tout à fait fascinant.
A propos de l’auteur :
Née
au Japon, Aki Shimazaki vit à Montréal depuis 1991. Elle est l’auteur d’une
pentalogie intitulée Le Poids des secrets, intégralement publiée par Leméac /
Actes Sud, qui comprend Tsubaki (1999 ; Babel n° 712), Hamaguri (2000, Prix
Ringuet de l’Académie des lettres du Québec ; Babel n° 783), Tsubame (2001 ;
Babel n° 848), Wasurenagusa (2003, Prix Canada-Japon ; Babel n° 925) et Hotaru
(2004, Prix du Gouverneur général du Canada ; Babel n° 971).
Après
Mitsuba (2007), Zakuro (2009) et Tonbo (2011), Tsukushi (2012) est le quatrième
volet de son second cycle romanesque publié par Leméac / Actes Sud.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire