lundi 19 mai 2014

Battistelli / Scriabine / Mahler



Giorgio Battistelli (né en 1953)
Symphonie Tail Up
Alexandre Scriabine (1872 – 1915)
Poème de l’extase, opus 54
Gustav Mahler (1860 – 1911)
Adagio de la symphonie n°10 en fa dièse majeur

Marco Angius, direction


De prime abord il peut paraître difficile de trouver un fil conducteur à cette programmation de l’OSLN. Mais, à y regarder de près, c’est le gigantisme de l’orchestre qui fera le lien entre ces 3 compositeurs, et ces trois œuvres, et surtout la présence remarquable des percussions, et notamment celles que l’on voit rarement

L’orchestre Mahlérien, par excellence tout en puissance,  et en couleur, mais qui sait se faire apaisant quand il le faut.

Giorgio Battistelli est un compositeur contemporain connu des Nancéens qui outre à l’orchestre ( Arnaca, en 2001 ; Meandri en 2005 ; Afterthrought en 2010 ), ont eu en 2008 la création mondiale de Divorce à l’italienne, et auront en juin prochain la création mondiale de Il medico dei pazzi ( le médecin des fous).

Tail up , d’une durée de 24 minutes constitue un ensemble assez étrange qui n’incite guère à la quiétude. Assez peu mélodieux, l’ouvrage n’en demeure pas moins intéressant tant sur la diversité instrumentale, que  la richesse des timbres. L’ensemble parait d’une grande difficulté d’exécution dont l’interprétation m’a semblé impeccable et remarquable. Contemporaine, mais « entendable «  pour mes oreilles pas encore tout à fait rompues à la modernité, cette musique, par sa durée relativement courte ( 25 ‘) a su m’interpeller ma curiosité, et m’intéresser d’un bout à l’autre.

Le poème de l’extase, crée il y a un siècle, m’a plus qu’agréablement surprise. Je connais finalement assez peu la musique de Scriabine. L’œuvre se veut puissante, tourmentée, pleine d’énergie et d’harmoniques. La richesse instrumentale  attise les sens, et laisse l’auditeur comme scotché un long moment.

L’adagio de la 10ème  symphonie de Mahler, est le seul mouvement presque entièrement orchestré par le compositeur, mort avant son achèvement, et publié tardivement par sa veuve. Aucun compositeur ne s’est aventuré à orchestrer la symphonie en totalité ; d’où l’interprétation parcellaire de ce soir. Un adagio d’une grande ampleur, très mélodieux, et nécessitant tout comme les autres œuvres de cette soirée une grosse orchestration. 20’ de pur bonheur musical qui sont venues clore un concert assez peu conventionnel, qui aurait pu me rebuter, mais qui au final m’a laissé une fort belle impression

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