Elle
est une enfant de la guerre, née sous le secret ; une enfant de la honte.
Elle vit avec sa mère rejetée par sa propre mère parce qu’elle a fauté, avec l’ennemi
qui plus est.
Ni
elle, ni sa mère ne sont partie prenante dans ce roman. Il s’agit d’un
narrateur extérieur, observateur, s’adressant à Marion, dite Funny , en lui
racontant sa prpre enfance passée aux côté d’une mère qui peu à peu s’enfonce
dans la folie.
Chacun
aime l’autre, et le lui montre (ou pas) à sa façon. C’est sur cette relation
mère- fille que va s’tarder Marie Sizun avec la délicatesse, et la pudeur qui imprègnent
chacun des ouvrages que j’ai pu lire d’elle.
D’une
gamine qui ignore tout de ce dont souffre sa mère, nous verrons naître une
adolescente qui s’accroche à ses rêves et lutte pour se créer un avenir.
Il
n’est pas rien de n’être la fille de personne, ou d’un ennemi dont on a oublié
jusqu’au nom, et dont réinvente le parcours. Marion, de sa relation fusionnelle
avec sa mère, et de par l’évolution inexorable de la maladie de cette dernière
aurait pu à son tour sombrer. Il lui faudra reconquérir ses grands-parents,
réapprendre à les aimer, se détacher de cette mère, jusqu’à la détester pour
devenir Elle à part entière
Ce
qui touche tant ce roman, c’est sa narration particulière qui donne un relief si
particulier à la complexité du lien mère-fille, et à l’univers de la maladie psychiatrique.
L’amour, la haine ; la fierté maternelle, la jalousie…Marie Sizun, montre
que finalement rien n’est tranché, mais que les sentiments humains s’imbriquent
les uns aux autres. Elle l’écrit avec force, tact, et douleur.
La femme de l’allemand,
Marie Sizun
Arléa, Mars 2007/Le
livre de poche, Août 2009
250/280 pages
Grand Prix des lectrices Elle 2008
Prix des lecteurs du Télégramme
Prix Jean-Pierre Coudurier
4ème de
couverture :
Dans
le Paris de l’après-guerre, une petite fille, Marion, vit avec sa mère, Fanny,
qu’elle adore. Peu à peu, pourtant, une dissonance s’installe, faussant leur
relation. Des emportements inexplicables, un silence incompréhensible à propos
de ce père allemand dont Marion ne sait rien ou presque. Avec le temps, Marion
comprend que sa mère est maniaco-dépressive. Les rôles s’inversent alors.
L’adolescente endosse cette raison qui, doucement, abandonne Fanny. Mais
l’amour ne suffit pas pour terrasser la folie…
A propos de l’auteur :
Marie
Sizun a été enseignante de lettres classiques à Paris, en Allemagne ainsi qu’en
Belgique. Elle a trois enfants et vit à Paris depuis 2001.
Marie
Sizun a reçu Le grand prix littéraire des lectrices de Elle pour son roman La
Femme de l’Allemand.
Elle
est également la lauréate du sixième Prix des lecteurs du Télégramme, le Prix
Jean-Pierre Coudurier, toujours pour La femme de l’allemand.
Autres
ouvrages : Le père de la petite ; Eclats d’enfance ;Jeux
croisés ; Plage ; Un léger déplacement ; Un jour par la forêt ;
Avant
d’être un nom de plume Marie Sizun est aussi celui d’une peintre qui de temps
en temps expose ses toiles lors de petites expositions estivales.
Pour le challenge d'Asphodèle : Prix des lectrices Elle 2008
Tentée, mais quand ???
RépondreSupprimerUn bon souvenir de lecture et c'est avec ce livre que j'ai découvert l'auteur
RépondreSupprimerC'est mon préféré de l'auteure.
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