« Ça m’inquiétait pas beaucoup que l’animal
que je traquais soit pas un buffalo, mais un bison. C’était du pareil au même. Ça
marchait. Ça avait du cuir. Ce cuir c’était de l’argent, j’étais jeune, 22 ans.
J’aimais bien chasser.»
Court, mais glaçant…ce récit est l’œuvre d’un homme qui, d’une part a connu et participé à la guerre de sécession, et de l’autre a été le témoin actif de l’un des plus grand massacre animalier.
Froid,
et sans fioriture, ce texte décrit presque chirurgicalement une opération de grande
envergure, minutieusement organisée, où chacun avait une spécialité, et s’y
tenait. L’auteur était coureur ; il lui fallait trouver le bison, et le
tuer ; point barre.
« J’étais un coureur, pas un dépeceur. »
Si
bien entendu il y a avait une raison économique avouée, il y avait, aussi, une
volonté d’isoler les tribus indiennes dont on savait l’importance qu’avait pour
elle l’élevage de bisons.
Ce
texte a valeur de confession. L’auteur reconnait bien volontiers, mais hélas
trop tard que lui et ses acolytes ont tué la poule aux œufs d’or, et que comble
des combles, l’auteur, s’il n’en a pas été réduit à la mendicité, ne s’en est
pas pour autant considérablement enrichi. Tout ça pour ça ….
« Le massacre était peut-être une chose scandaleuse et inutile.
Mais c’était aussi une chose inévitable, une nécessité historique. »
« Mayer, de deux
choses l’une : soit les buffalos doivent disparaître, soit les indiens
doivent disparaître. Ce sera quand l’Indien sera absolument dépendant de nous pour tous ses besoins qu’on
pourra le maîtriser. Pour le buffalo, il est trop indépendant. Mais si on tue
le buffalo, on conquiert l’Indien. Ça parait plus humain de tuer les buffalos
plutôt que les Indiens, alors les buffalos doivent disparaître. »
Tueur de bisons, Frank
Mayer
Anacharsis, Octobre 2010
/Libretto, Mai 2013
112/100 pages
4ème de
couverture :
Publié
aux Etats-Unis en 1958 à titre posthume, Tueur de bisons est, bien au-delà des
mythologies véhiculées par le western, le récit de ce que fut la vie de Frank
Mayer, né à La Nouvelle-Orléans en 1850. Cet homme « ordinaire » qui aura connu
les guerres avec les Indiens et la ruée vers l’or, figure archétypale de
l’aventurier des Grandes Plaines, laisse un témoignage effarant sur le carnage
sans précédent de près de quinze millions de bisons. Il raconte, entre 1870 et
1880, le quotidien de ce business méthodique, de la façon d’économiser les
balles à la collecte des ossements pour les industries agroalimentaires de la
côte est. C’est une autre histoire américaine qui se dessine alors, bien loin
de celle transmise par l’imaginaire collectif…
A propos de l’auteur :
Frank
Mayer, né en 1850 en Louisiane, s’est
endormi de son dernier sommeil en 1954, à l’âge de 104 ans, dans la petite
ville minière de Fairplay dans le Colorado. Avec lui disparaissait le dernier
tueur de bisons.
Pour le Colorado, dans le cadre du challenge de Sofynet. 44/51
(état où est mort l'auteur)
ça plairait certainement à M. Poux
RépondreSupprimerHop, billet ajouté !
RépondreSupprimerPas tellement dans mon univers.
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