jeudi 12 juin 2014

Le bel otage


Si vous avez envie d’un dépaysement total, et d’une belle écriture, ce roman est fait pour vous. L’auteur nous met en immersion totale dans la société Yéménite des années 40 bien difficile à cerner pour nous occidentaux du 21ème siècle.

Telle ne fut pas ma surprise d’y découvrir que les femmes, même enfermée pouvaient exercer une véritable dictature sexuelle sur les hommes. C’est ce qui arrive à notre narrateur, qui se retrouve au service du gouverneur et qui tombe sous la domination quasi castratrice d’une femme pour laquelle il éprouvera des sentiments ambigus, et, contradictoires.

On en apprend finalement beaucoup sur cette organisation sociétale. A cet égard, l’éditeur a judicieusement ajouté une préface instructive.

Ce roman vaut pour son originalité, et l’éclairage qu’il donne à propos d’un pays fort méconnu, et à une société aux us et coutumes déstabilisantes. Il vaut également pour la sensualité qu’il dégage, la liberté amoureuse assumée étonnante dans ces contrées, et paradoxalement au désir de liberté légitime dont le jeune garçon est privé.


Le bel otage, Zayd Muti’Dammaj
Editions Zoé, Septembre 2013
160 pages


4ème de couverture :

Le jeune narrateur a douze ans lorsqu’il est enlevé à sa famille pour servir comme duwaydar au palais du gouverneur. Mais qu’est-ce qu’un duwaydar ? Sa question fait sourire.

C’est en partageant la chambre de son ami, le « beau duwaydar » qu’il va peu à peu comprendre ; la nuit, les femmes du palais viennent le rejoindre et l’étreindre. Alors, quand la très belle sœur du gouverneur le réclame à son tour, le jeune otage sent gronder en lui deux forces antagonistes, le désir et la rébellion.

A propos de l’auteur :

Zayd Muti’ Dammaj,  (1943-2000)  est le romancier yéménite le plus connu dans le monde arabe. Après une enfance dans la ville de Taëz, il étudia en Égypte et mena une carrière de haut fonctionnaire, puis d’homme politique. Il est également l’auteur de nombreux recueils de nouvelles et d’un récit sur la mémoire de Taëz.





Pour le Yémen dans le challenge d'Helran .

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