« Qu’est-ce qu’un père ? La notion de paternité échappe à la
petite. Et comment pourrait-il en être autrement ? Des pères par les temps
qui courent, on en voit pas beaucoup. »
Premier roman de l’auteur, le père de la petite
aborde un thème qui sera récurrent dans l’œuvre de Marie Sizun, l’enfance.
Elle s’appelle France, mais tout le monde l’appelle
la petite. C’est son père qui a choisi son prénom ; un père parti à la
guerre ; avec elle ne grandit pas, ne se construit pas. Mais, un jour ce
père revient. D’étranger qui la rudoie, il deviendra un être aimé, un genre de
héros. La mère perd sa place, rentre dans l’ombre.
Avec des mots simples, une écriture épurée à l’extrême,
Marie Sizun donne un ton à cette courte et puissante histoire qui place la
paternité à la fois au cœur de l’enfance, et à la marge quand celle-ci peine à
se mettre en place en raison des aléas de l’histoire, et des non-dits
familiaux.
La distanciation que donne l’écriture à la
troisième personne donne un côté éthéré à ce roman attachant à plus d’un titre.
S’il n’est sans doute pas le plus abouti de l’auteur, il n’en possède pas moins
tous les ingrédients d’une œuvre qui se construit pas à pas, et donne d’excellents
moments de lecture.
Le père de la petite, Marie Sizun
Arléa, Août 2005/ Arléa poche, Mai 2008
140/150 pages
4ème de couverture :
Paris 1944. Une fillette de quatre ans vit seule
avec sa mère, femme fantasque qu’elle adore. Lorsque le père – qu’elle n’a
jamais vu – rentre de sa captivité en Allemagne, l’existence de celle qu’on
appelle « la petite » est bouleversée. Elle éprouve d’abord pour cet « intrus »
de la haine, puis elle se met à l’aimer d’un amour absolu. Mais elle sera à
l’origine d’un drame familial, dont l’ombre se dessinait dès les premières
pages du livre.
Qu’est-ce qu’un père ? C’est la question qui court
tout au long de cette remontée de souvenirs, poignants mais distanciés, écrits
à la troisième personne et dans une grande économie de style. La réponse,
lumineuse, nous sera donnée dans les tout derniers mots du texte.
A propos de l’auteur :
Marie Sizun est née en 1940. Elle a été
enseignante de lettres classiques à Paris, en Allemagne ainsi qu’en Belgique.
Elle a trois enfants et vit à Paris depuis 2001.
Marie Sizun a reçu Le grand prix littéraire des
lectrices de Elle pour son roman La Femme de l’Allemand.
Elle est également la lauréate du sixième Prix des
lecteurs du Télégramme, le Prix Jean-Pierre Coudurier, toujours pour La femme
de l’allemand.
Je trouve que c'est quand elle a évoqué cette époque qu'elle a écrit ses plus beaux romans.
RépondreSupprimerUn auteur à découvrir
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