J’avais
adoré Sukkwan Island, et été déçue par Désolation ; La forme un peu
particulière de Dernier jour sur terre m’avait un peu laissée en retrait tout
en éveillant mon intérêt pour le sujet. Goat Mountain s’inspire encore de l’histoire
familiale de l’auteur dont l’enfance a été visiblement marquée par les armes,
et plus généralement par une certaine violence des rapports familiaux.
Trois
générations d’hommes accompagnés d’un ami de la famille se retrouvent au milieu
des bois de Goat Mountain pour ce qui s’apparente à un rite d’initiation :
l’entrée du petit dernier de 11 ans dans la grande famille des chasseurs.
Raconté
sous le point de vue du jeune garçon, ce huis clos à ciel ouvert va tourner au cauchemar,
et devenir une véritable épreuve pour ce gamin confronté à la mort, la rudesse
des hommes et à leurs instincts.
L’écriture
s’en ressent ; si elle montre bien la réalité des choses et des hommes, elle
n’en a pas pour autant perdu un certain lyrisme pour rappeler la majesté des
lieux, et la suprématie de ce milieu naturel. Si l’on perçoit finement l’atmosphère
étouffante, cette dernière est judicieusement compensée par le grand bol d’air
que procure cette immersion au cœur de cette forêt qui gardera sans doute à jamais le secret de cette partie
de chasse, et de l’enfance perdue en ces lieux.
Sans
être un coup de cœur, Goat Mountain, n’en est pas moins un roman percutant qui
se lit avec intérêt, plaisant et bien
ancré dans le courant nature writting où il fait bon se plonger de temps à
autre.
Goat
Mountain, David Vann
Gallmeister,
Septembre 2014
256
pages
4ème de
couverture :
Automne
1978, nord de la Californie. C’est l’ouverture de la chasse sur les deux cent
cinquante hectares du ranch de Goat Mountain où un garçon de onze ans, son
père, son grand-père et un ami de la famille se retrouvent comme chaque année
pour chasser. À leur arrivée, les quatre hommes aperçoivent au loin un
braconnier qu’ils observent à travers la lunette de leur fusil. Le père invite
son fils à tenir l’arme et à venir regarder. Et l’irréparable se produit. De
cet instant figé découle l’éternité : les instincts primitifs se mesurent aux
conséquences à vie, les croyances universelles se heurtent aux résonances des
tragédies. Et le parcours initiatique du jeune garçon, abandonné à ses
instincts sauvages, se poursuivra pendant plusieurs jours, entre chasse au gibier
et chasse à l’homme.
A propos de l’auteur :
David
Vann est né en 1966 sur l'île Adak, en Alaska, et y a passé une partie de son
enfance avant de s'installer en Californie avec sa mère et sa sœur. Il a
travaillé à l'écriture d'un premier roman pendant dix ans avant de rédiger en
dix-sept jours, lors d'un voyage en mer, le livre qui deviendra Sukkwan Island.
Pendant douze ans, il cherche sans succès à se faire publier aux États-Unis :
aucun agent n'accepte de soumettre le manuscrit, jugé trop noir, à un éditeur.
Ses difficultés à faire publier son livre le conduisent vers la mer : il
gagnera sa vie en naviguant pendant plusieurs années dans les Caraïbes et en
Méditerranée.
Après
avoir traversé les États-Unis en char à voile et parcouru plus de 40 000 milles
sur les océans, il échoue lors de sa tentative de tour du monde en solitaire
sur un trimaran qu'il a dessiné et construit lui-même. En 2005, il publie A
mile down, récit de son propre naufrage dans les Caraïbes lors de son voyage de
noces quelques années plus tôt. Ce livre fait partie de la liste des
best-sellers du Washington Post et du Los Angeles Times. Ce premier succès lui
permet de gagner partiellement sa vie grâce à sa plume et il commence à
enseigner. David Vann propose alors Sukkwan Island à un concours de nouvelles
qu'il remporte et, en guise de prix, voit son livre publié en 2008 aux Presses
de l'Université du Massachusetts. L'ouvrage est tiré à 800 exemplaires puis
réimprimé à la suite de la parution d'une excellente critique dans le New York
Times. Au total, ce sont pourtant moins de 3 000 exemplaires de cette édition
qui seront distribués sur le marché américain.
Publié
en France en janvier 2010, Sukkwan Island remporte immédiatement un immense
succès. Il remporte le prix Médicis étranger et s'est vendu à plus de 230 000
exemplaires. Porté par son succès français, David Vann est aujourd'hui traduit
en dix-huit langues dans plus de soixante pays. Une adaptation
cinématographique par une société de production française est en cours.
David
Vann est également l'auteur de Désolations, Impurs et de sept autres livres
pour certains encore inédits aux États-Unis. Il partage aujourd'hui son temps
entre la Nouvelle-Zélande où il vit et l'Angleterre où il enseigne tous les
automnes la littérature.
J'ai choisi ce livre aussi pour les matchs. Mais j'avoue avoir beaucoup de mal avec le style pour l'instant. J'espère que ça ira mieux en avançant dans ma lecture.
RépondreSupprimerToujours pas tenté Vann...
RépondreSupprimerHop, billet ajouté !
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