Lucky,
le chanceux…. C’est le petit nom qu’il lui est donné à l’issue de la Grande guerre
dont il n’aura pas vu grand-chose, mais largement assez pour forger un être obstiné, et résolu à faire éclater la vérité.
Roman
sombre aux allures de polar qui ne dit pas son nom, Nos disparus nous embarque en pleine Louisiane bercée par le jazz,
et peuplée d’individus fort peu recommandables retranchés dans des zones de non
droit où il ne fait pas bon s’aventurer. Sam, marqué à vie par les soubresauts
de l’enfance, est un chic type qui aurait pu faire de la vengeance son moteur, mais qui au contraire saura
contre toute attente dépasser sa propre souffrance pour se mettre au service de
celles des autres.
Tim
Gautreaux, est un excellent conteur. Dans une langue à la fois simple, et riche,
évoque un sud dans toute sa complexité. L’évocation du Mississipi, de son environnement,
est à mon sens assez remarquable. Indéniablement, il y a dans ce livre, une
ambiance qui se fait immédiatement ressentir. Le pittoresque de la vie sur le bateau
où le temps d’une soirée la population vient oublier le quotidien pour y danser, boire, se battre occupe une
grande place dans ce roman, et pourrait presque faire de ce bâtiment un
personnage à lui tout seul.
Tim
Gautreaux signe un roman attachant, et dépaysant avec lequel on ne s’ennuie pas
un instant. On en redemande.
Nos disparus, Tim
Gautreaux
Éditions du Seuil,
Août 2014
540 pages
4ème de
couverture :
Sam
Simoneaux, dont la famille a été massacrée quand il avait six mois, débarque en
France le jour de l’Armistice. De la Première Guerre, il ne connaîtra que le
déminage des champs de bataille de l’Argonne. À La Nouvelle-Orléans, devenu
responsable d’étage aux grands magasins Krine, il ne peut empêcher l’enlèvement
de la petite Lily Weller. Licencié, sommé par les parents Weller de retrouver
leur enfant, il embarque comme troisième lieutenant -maintenir l’ordre et à
l’occasion jouer du piano -sur l’Ambassador, bâteau d’excursion à aubes qui
sillonne le Mississippi. Le roman se déploie alors le long du fleuve, scandé
par la musique de jazz -orchestre noir, orchestre blanc et alcool à volonté. Au
gré des escales et des bagarres, Sam met au jour un commerce d'enfants mené par
quelques spécimens peu reluisants de la pègre des bayous.
A propos de
l’auteur :
Né
en 1947 à Morgan City, Louisiane, Tim Gautreaux est le fils d'un capitaine de
remorqueur. Ayant obtenu un diplôme de littérature à la Nicholls State
University de Thibodaux, il a commencé à écrire de la fiction après avoir suivi
les ateliers d'écriture de Walker Percy. Il est l'auteur de deux autres romans
(dont Le Dernier Arbre, Seuil, 2013) et de nouvelles publiées par The Atlantic
Monthly, GQ, Harper's Magazine et The New Yorker. Professeur émérite d'anglais
à la Southeastern Louisiana University, ii vit à Hammond.
Pour le challenge de Bianca.
Un bon moment de lecture pour moi aussi.
RépondreSupprimerEt moi de même ! Je vais d'ailleurs certainement lire son roman précédent.
RépondreSupprimerJe pense regarder du côté des médiathèques pour trouver et lire " le dernier arbre"
SupprimerJe me doutais un peu que ce roman avait tout pour me plaire. Je le note pour (bien) plus tard.
RépondreSupprimerj'ai beaucoup apprécié ce livre; il y a une belle réflexion sur les origines ainsi que l'idée de vengeance.
RépondreSupprimerBelle écriture fluide et atmosphère garantie sur les bateaux.
Je viens d'acheter son précedant livre : l'arbre.
Tu me tentes donc, je l'ai retenu à la bibliothèque
RépondreSupprimerTrès tentant ... Hop, billet ajouté !
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