vendredi 20 février 2015

Nos disparus



Lucky, le chanceux…. C’est le petit nom qu’il lui est donné à l’issue de la Grande guerre dont il n’aura pas vu grand-chose, mais largement assez pour forger  un être obstiné, et résolu à faire éclater la vérité.

Roman sombre aux allures de polar qui ne dit pas son nom, Nos disparus nous embarque en pleine Louisiane bercée par le jazz, et peuplée d’individus fort peu recommandables retranchés dans des zones de non droit où il ne fait pas bon s’aventurer. Sam, marqué à vie par les soubresauts de l’enfance, est un chic type qui aurait pu faire de la vengeance  son moteur, mais qui au contraire saura contre toute attente dépasser sa propre souffrance pour se mettre au service de celles des autres.
Tim Gautreaux, est un excellent conteur. Dans une langue à la fois simple, et riche, évoque un sud dans toute sa complexité. L’évocation du Mississipi, de son environnement, est à mon sens assez remarquable. Indéniablement, il y a dans ce livre, une ambiance qui se fait immédiatement ressentir. Le pittoresque de la vie sur le bateau où le temps d’une soirée la population vient oublier le quotidien  pour y danser, boire, se battre occupe une grande place dans ce roman, et pourrait presque faire de ce bâtiment un personnage à lui tout seul.

Tim Gautreaux signe un roman attachant, et dépaysant avec lequel on ne s’ennuie pas un instant. On en redemande.

Nos disparus, Tim Gautreaux
Éditions du Seuil, Août 2014
540 pages

4ème de couverture :

Sam Simoneaux, dont la famille a été massacrée quand il avait six mois, débarque en France le jour de l’Armistice. De la Première Guerre, il ne connaîtra que le déminage des champs de bataille de l’Argonne. À La Nouvelle-Orléans, devenu responsable d’étage aux grands magasins Krine, il ne peut empêcher l’enlèvement de la petite Lily Weller. Licencié, sommé par les parents Weller de retrouver leur enfant, il embarque comme troisième lieutenant -maintenir l’ordre et à l’occasion jouer du piano -sur l’Ambassador, bâteau d’excursion à aubes qui sillonne le Mississippi. Le roman se déploie alors le long du fleuve, scandé par la musique de jazz -orchestre noir, orchestre blanc et alcool à volonté. Au gré des escales et des bagarres, Sam met au jour un commerce d'enfants mené par quelques spécimens peu reluisants de la pègre des bayous.

A propos de l’auteur :

Né en 1947 à Morgan City, Louisiane, Tim Gautreaux est le fils d'un capitaine de remorqueur. Ayant obtenu un diplôme de littérature à la Nicholls State University de Thibodaux, il a commencé à écrire de la fiction après avoir suivi les ateliers d'écriture de Walker Percy. Il est l'auteur de deux autres romans (dont Le Dernier Arbre, Seuil, 2013) et de nouvelles publiées par The Atlantic Monthly, GQ, Harper's Magazine et The New Yorker. Professeur émérite d'anglais à la Southeastern Louisiana University, ii vit à Hammond.

 Pour le challenge de Bianca.

7 commentaires:

  1. Un bon moment de lecture pour moi aussi.

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  2. Et moi de même ! Je vais d'ailleurs certainement lire son roman précédent.

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    1. Je pense regarder du côté des médiathèques pour trouver et lire " le dernier arbre"

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  3. Je me doutais un peu que ce roman avait tout pour me plaire. Je le note pour (bien) plus tard.

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  4. j'ai beaucoup apprécié ce livre; il y a une belle réflexion sur les origines ainsi que l'idée de vengeance.
    Belle écriture fluide et atmosphère garantie sur les bateaux.
    Je viens d'acheter son précedant livre : l'arbre.

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  5. Tu me tentes donc, je l'ai retenu à la bibliothèque

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  6. Très tentant ... Hop, billet ajouté !

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