mardi 17 mars 2015

L'immense obscurité de la mort



« Ma vie était enfermée pour toujours dans l’immense obscurité de la mort. Mon présent et mon avenir n’étaient que du temps passé dans l’antichambre à attendre la fin, parce qu’il ne me restait rien d’autre. »

L’un est en prison au sens propre du terme, pour avoir tué une mère et son fils lors d’un braquage. L’autre est enfermé dans sa douleur suite au meurtre de sa femme et de son épouse.
L’assassin a besoin du pardon de la victime pour purger à l’air libre une autre peine, celle de la maladie incurable.

C’est l’histoire d’une vengeance minutieusement préparée, et une réflexion sur le pardon en général. L’homme peut-il, veut-il pardonner à celui qui l’a anéanti ? La vengeance apaise-t-elle toutes les douleurs ?apporte-t-elle la paix recherchée ?

Massimo Carlotto met en parallèle deux hommes, deux univers dans ce roman noir à deux voix qui se succèdent.

Le style est sans pitié, l’écriture sèche, sans fioriture. Tout est net et sans bavure ; redoutablement efficace, prenant. Massimo Carlotto ne s’encombre pas de détails. Il réussit en moins de 200 pages à construire une intrigue intelligente, et surtout à montrer le cheminement intérieur de deux hommes blessés face à leur propre destin. Il laisse le lecteur face à cette question ouverte de la réponse à apporter quand on est victime. Il se garde bien d’apporter la moindre réponse ; ne juge ni l’un, ni l’autre ; ne désigne ni vainqueur, ni vaincu. Une seule certitude, si la vengeance n’a pas sa place dans une société de droit, elle n’en demeure pas moins humaine et compréhensible.

L’immense obscurité de la mort, Massimo Carlotto
Métailié, Mars 2006/ Points, Mai 2008
193/180 pages
Grand Prix du Roman Noir étranger du festival du film de Cognac – 2007

 
4ème de couverture :

Il s’est enfui avec le butin, sain et sauf - ça ressemble à miracle. Un miracle cher payé : il laisse derrière lui deux morts innocents et son coéquipier Raffaello, qui écope de la perpétuité. Quinze ans plus tard, Raffaello formule un recours en grâce et demande le pardon de Silvano, père et mari des victimes. Ce dernier, fou de douleur, accepte de pardonner pour mieux se venger.

A propos de l’auteur :

Découvert par le critique et écrivain Grazia Cherchi, il a fait son entrée sur la scène littéraire en 1995 avec le roman Il fuggiasco (Le Fugitif, non traduit en français), publié par les éditions E/O, qui a obtenu le prix Giovedì en 1996. Depuis, il a écrit quinze autres romans, des livres pour enfants, des romans graphiques et des nouvelles publiées dans des anthologies.

Ses romans sont traduits dans de nombreux pays; certains ont été adaptés au cinéma. Massimo Carlotto est aussi auteur de pièces de théâtre, scénariste pour le cinéma et la télévision, et il collabore avec des quotidiens, des magazines et des musiciens.

En 2007, il est lauréat du prix Grinzane Cavour - Piémont Noir.
 Pour le challenge d'Enna, catégorie Taille (seconde ligne)

 Pour le challenge d'Asphodèle :Prix du roman noir étranger du festival du film de Cognac 2007

3 commentaires:

  1. Je trouvais le titre déjà très beau mais ton billet me fait le noter ! Je pensais au "même homme" en lisant le début de ton billet mais non, ils sont bien deux ! ;) Je ne sais pas quand mais tu m'as donné envie !!!

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  2. Dur ce livre, maisje me le note tout de même vu ton billet

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