samedi 9 mai 2015

Rien, plus rien au monde



C’est court, férocement court, mais d’une force implacable. Tel est le triste et sombre monologue d’une mère  et femme qui n’est plus que l’ombre d’elle-même.
Chronique de gens ordinaires, vivant des choses ordinaires dans un monde ordinaire et rongés à petit feu  par le déclin économique de leur cité. Telle est la triste réalité de cette nouvelle qui dépeint avec réalisme et justesse les maux actuels que sont chômage, déclassement, alcoolisme d’une société dont le seul échappatoire est la téléréalité et l’adulation de lointaines beautés sensées faire rêver le pauvre et le laissé pour compte.
Ce vide culturel nous conduit à la perte. Massimo Carlotto ne prend pas mille et un détours pour nous le prouver. Si  incontestablement c’est terrifiant, et dérangeant, c’est avant tout destiné à nous faire réagir.

Rien, plus rien au monde, Massimo Carlotto
Métailié suites, Mars 2006
72 pages
4ème de couverture :
Abrutie d'alcool et de télévision, lasse de sa vie, elle a reporté tous ses espoirs sur sa fille, et elle sombre dans la folie la plus noire. De cette tragédie, on ne connaît que son monologue intérieur banal et délirant qui nous dit la fin de la classe ouvrière, la cohabitation difficile avec les immigrés, le manque de travail, la difficulté à joindre les deux bouts quand on n'est plus productif, l'absence totale de perspectives, la frénésie de consommation pour se sentir vivant, la télé comme seul modèle et moyen d'évasion face à la noirceur de l'existence...

Avec un réalisme psychologique percutant, l'auteur met en scène une vision cruelle de notre monde. Et tend un miroir impitoyable à toutes les sociétés européennes.
Ce court récit surprenant et efficace a connu un très grand succès en Italie.

A propos de l’auteur :
Massimo Carlotto est né à Padoue en 1956.
Découvert par le critique et écrivain Grazia Cherchi, il a fait son entrée sur la scène littéraire en 1995 avec le roman Il fuggiasco (Le Fugitif, non traduit en français), publié par les éditions E/O, qui a obtenu le prix Giovedì en 1996. Depuis, il a écrit quinze autres romans, des livres pour enfants, des romans graphiques et des nouvelles publiées dans des anthologies.
Ses romans sont traduits dans de nombreux pays; certains ont été adaptés au cinéma. Massimo Carlotto est aussi auteur de pièces de théâtre, scénariste pour le cinéma et la télévision, et il collabore avec des quotidiens, des magazines et des musiciens.
En 2007, il est lauréat du prix Grinzane Cavour - Piémont Noir.


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