De
prime abord, Paul Durant –Ruel n’évoque pas grand-chose. Mais, en furetant ici
où là parmi les peintures des premiers impressionnistes, ce nom finit par devenir
familier. Et pour cause, il s’agit de celui qui fit découvrir aux Français,
puis aux Américains Monet, Pissarro, Degas, et bien d’autres.
Pierre
Assouline nous livre là une bibliographie fort intéressante et documenté d’un marchand
d’art visionnaire , et révolutionnaire tant dans ses méthodes, que dans l’audace
de ses choix en matière de peinture en totale rupture avec les goûts de l’époque. Paul Durand-Ruel a en quelque
sorte moderniser le marché de l’art.
Pierre
Assouline parvient avec un texte érudit et à l’écriture soignée à rendre son
ouvrage accessible sans céder à la facilité, ni au survol grossier de son
sujet. Il dresse le portrait d’un homme contrasté, conservateur n’hésitant pas
à soutenir des artistes en totale opposition avec ses idées, et d’un
entrepreneur moderne sans cesse à renaître de ses cendres.
Lui
à qui la reconnaissance de l’état fut tardive aura contribué à l’émergence, et
à la consécration d’un mouvement artistique que de nos jours personnes n‘oserait
remettre en cause.
L’hiver
dernier une très belle rétrospective lui fut dédiée ; ce qui fut l’occasion
de revoir, ou voir des œuvres dont je ne me lasse pas.
Grâces lui soient
rendues, Pierre Assouline
Plon, Octobre
2002/Folio, Mars 2004
336/ 400 pages
4ème de
couverture :
Paul
Durand-Ruel (1831-1922) est le seul dont on puisse dire qu'il a véritablement
inventé le métier moderne de marchand de tableaux. Le reconnaître n'entame en
rien le mystère de ce grand bourgeois ultra-conservateur, monarchiste,
catholique et antidreyfusard qui prit tous les risques pour défendre ces
révolutionnaires que furent les premiers impressionnistes, Degas, Manet,
Renoir, Corot, Sisley et les autres. Il mit en péril son nom, sa fortune, la
stabilité de sa famille pour soutenir un communard comme Courbet, un anarchiste
juif comme Pissarro, un républicain comme Monet. Un comportement paradoxal qui
tint à son âme de missionnaire. Sa foi artistique, qui puisait son énergie dans
sa foi religieuse, lui a permis de tout sacrifier pour soutenir «ses» peintres
en leur offrant des conditions de création alors inconnues. Plutôt que de
flatter le goût du public, il a choisi d'imposer le sien. Sa biographie est un
récit souvent épique de ces années de lutte dans les coulisses du marché de
l'art, des salons des plus prestigieux collectionneurs aux couloirs des salles
de ventes en passant par les grands musées et les plus fameuses galeries
d'Europe et d'Amérique.
A propos de l’auteur :
Passant
son enfance à Casablanca, Pierre Assouline entreprend des études à l'université
de Nanterre et à l'Ecole des langues orientales. Il travaille pour divers
agences - Apei, Asa Press, Fotolib - avant d'entrer aux services
"étranger" du Quotidien de Paris et de France Soir. Pierre Assouline
enseigne parallèlement au Centre de perfectionnement des journalistes et
collabore à la revue mensuelle L'Histoire. Il pénètre les sphères de la
littérature dans les années 1980 : il se retrouve conseiller littéraire des
éditions Balland et entre comme journaliste au magazine Lire, dont il devient
le rédacteur en chef en 1993. Ponctuellement chroniqueur sur France Inter, RTL
et France Culture, critique pour Le Nouvel Observateur, membre du comité de
rédaction du mensuel L'Histoire, Pierre Assouline est également un écrivain
prolifique. On lui doit de nombreuses biographies consacrées notamment à Marcel
Dassault, Simenon, Gaston Gallimard, Jean Jardin, Kahnweiler, Albert Londres ou
encore Hergé, mais aussi des enquêtes. Quelques romans sont également à son
actif, dont le 'Le Fleuve Combelle', 'Lutetia', 'La Cliente' ou 'Double vie'.
Personnalité de référence dans le monde des lettres, Pierre Assouline est en
2007 le 26e lauréat du Prix de la langue française. En 2011, il intègre
l'académie Goncourt. et tient un blog hébergé par lemonde.fr, La République des
livres, qui fait référence dans l'actualité littéraire.
13/24
Lire c'est aussi découvrir des personnages réels moins connus. J'avoue que je ne connaissais pas du tout Paul Durand-Ruel mais j'aime beaucoup la plume de Pierre Assouline, découvert avec Lutetia.
RépondreSupprimerJ'aime l'écriture d'Assouline. Une jolie façon de découvrir Paul Durand-Ruel que, bien sûr,je ne connaissais pas du tout
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