Nous
sommes au Liban, avant que les choses ne dégénèrent…
Charif
Majdalani, nous entraine dans une famille au sens élargi du terme, aisée, et
qui semble complètement au dehors des réalités de ce pays en proie à
l’instabilité et aux menaces de toutes parts.
Si
par temps calme les femmes sont en retrait, et les hommes gouvernent. C’est à
peine si l’on s’imagine que ces dernières seraient capables de faire face à
l’imprévu…
C’est
ce que tente de nous démontrer Charif Majdalani. D’autant que la guerre civile
gronde, et que les combats ne tarderont pas à troubler la quiétude du domaine.
Il
y a dans l’écriture de Majdalani un charme désuet, et une certaine langueur
orientale appréciable ; tout comme les ruptures dans la linéarité de la
narration tenant à bonne distance la
monotonie.
Il
manque cependant à ce roman un peu de souffle pour en faire un très bon roman.
Villa des femmes,
Charif Majdalani
Seuil, Août 2015
280 pages
4ème de
couverture :
Tout
sourit à Skandar Hayek, homme d’affaires libanais prospère et respecté. À la
tête d’un négoce de tissu, il règne sur son usine et sur son clan, malgré les
nuages qui s’amoncellent sur le pays en ce milieu des années 1960 ou encore, de
manière plus prosaïque, les disputes incessantes entre Marie, son épouse,
Karine, sa fille chérie, et Mado, son acariâtre de sœur. Quant au successeur,
il sera bien temps, le moment venu, de le choisir, entre Noula, ce fils aîné
qui ne doute de rien, et Hareth, le cadet, rêveur, épris de livres et de
voyages. Depuis la terrasse ensoleillée de la villa familiale où il passe le
plus clair de son temps, le narrateur, qui est aussi le chauffeur et le
confident du vieux Skandar, observe et raconte cet âge d'or que rien ne semble
devoir vraiment ternir. Jusqu'à ce que l'impensable se produise : un matin, le
patriarche s'effondre devant ses ouvriers médusés. Dans la querelle de
succession qui s'ouvre alors, et la guerre civile qui éclate, les femmes de la
villa devront faire taire leurs disputes, affronter les milices et leurs chefs
prédateurs : prendre le pouvoir, en somme.
A propos de l’auteur :
Charif
Majdalani est né au Liban en 1960. Depuis 1999, il enseigne les lettres
françaises à l’université Saint-Joseph de Beyrouth. Avouant un goût prononcé
pour le baroque et le métissage des cultures, il se définit volontiers comme «
méditerranéen ». Son roman Caravansérail a été récompensé en 2008 par le prix
Tropiques et le prix François-Mauriac de l’Académie française.
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