mercredi 4 mai 2016

Les portes du néant




« Il n’y a qu’un seul vainqueur en Syrie : la mort. On ne parle que d’elle partout. Tout est relatif, sujet au doute. La seule chose dont on puisse être certain, c’est que la mort triomphera. »
Samar Yazbek est une opposante au régime Syrien. Exilée en France depuis 2011, elle revient à trois reprises, clandestinement dans son pays, en Aout 2012, février 2013 puis juillet aout 2013.
Ce sont ces trois séjours qu’elle relate, et qu’elle nomme symboliquement "porte ".
Ce récit est difficile à plus d’un titre.
D’une part, même si l’on suit l’actualité, le conflit syrien est une guerre civile à 3 protagonistes où il est assez compliqué de se retrouver. Entre le régime syrien aidé par les russes, les rebelles et une troisième force  représentée par les islamistes et qui profite du chaos pour s’installer et semer la terreur (ou du moins une autre terreur car le régime syrien n’a rien à envier), tout cela est complexe.
Ensuite, Samar Yazbek ne prend pas beaucoup de gant pour décrire la situation ; les bombardements, l’extrême dénuement des populations, les exactions, blessures….

Cependant, j’ai été assez déçue par ce livre, et notamment par la froideur qu’il dégage, et l’effacement (sans doute volontaire) de son auteur dont j’aurais aimé plus d’implication. Il m’a manqué à la lecture de ce livre un peu de sentimentalité. Certes, l’engagement et le ressenti de l’auteur est palpable, mais… il m’a manqué quelque chose qui me laisse l’impression d’être passée à côté d’un ouvrage qui ne manque pas de qualité.
 

Née en 1970 à Jableh en Syrie, Samar Yazbek a publié quatre romans dans son pays dont Un parfum de cannelle. Feux croisés, journal de la révolution syrienne (Buchet-Chastel, 2012) a été récompensé par de prestigieux prix littéraires défendant la liberté d’expression : prix PEN Pinter en Angleterre, prix Tucholsky en Suède et prix Oxfam aux Pays-Bas. Journaliste et écrivain reconnue, elle vit en exil à Paris depuis 2011.

Challenge Petit bac chez Enna : objet (ligne 2)



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