« La
prostitution est un des fléaux qui gangrènent le pays à l’instar du chômage et
de la drogue, alors qu’officiellement elle est prétendue inexistante. Morale
des tartuffes. »
« Femme,
vous ne disposez jamais de votre corps ni de votre vie dans ce pays. La loi
vous l’interdit. »
Il
est peu dire que les femmes n’ont pas la vie facile en Iran. La faute à un
régime théocratique basé sur une application stricte et arbitraire d’une loi
religieuse dont les mollahs sont souvent incapables de justifier par les
textes. Cette société est incapable de venir à bout de ses tabous, et que
bridée jusqu’à l’indicible, elle n’a pas trouvé d’autre moyens que de les vivre
"sous le manteau", ou plus exactement "sous le tchador".
Dans
ce pays puritain s’il en est, la vie d’une femme, tout comme son témoignage n’a
pas de valeur, son corps d’une femme appartient d’abord et avant tout à son
mari…Alors que la sexualité reste un tabou
de premier ordre, la prostitution est une pratique courante,
mais…cachée !
Depuis
quelque temps, dans une ville du nord de l’Iran, Mashhad, on retrouve
régulièrement des corps de prostituées, assassinées, mutilées, défigurées. Tout
le monde s’en moque ; ce sont des moins que rien, des renégats.
Chahdortt
Djavann, dans son nouveau roman, fait parler ces voix d’outre –tombe, et les met
en parallèle avec Zarah et Soudabeh deux amies d’enfance qui se perdent de vue,
et dont on découvre la difficile vie de femme dans un pays qui ne les respecte
guère.
Âme sensible s’abstenir.
Féministes
fuyez ce livre…
Chahdortt
Djavann ne s’entoure ni de précautions, ni effets de langage, pour, dans ce
roman fait à la fois de fiction et de non fiction, nous parler d’un sujet
douloureux, d’une hypocrisie d’état. Le propos est cru, l’humour aussi noir que
les tchadors. Cela choque, cela remue, cela donne la nausée.
Les
paroles de ces femmes emmurées dans leur
foulards jusqu’à en devenir leur
tombeau resteront longtemps ancrées en moi…
Je remercie chaleureusement les éditions grasset pour l'envoi de ce livre .
Les
putes voilées n’iront jamais au paradis, Chahdortt Djavann, chez Grasset (Avril
2016, 205 pages)
Née
en 1967 en Iran, Chahdortt Djavann grandit à Téhéran où elle vit avec sa
mère et ses quatre frères et sœurs aînés. Son père, Pacha Khan, est emprisonné
par le shah, après la révolution de 1979.
Très
jeune, c’est l’exil: après être passée par Istanbul, elle atterrit à Paris en
1993. Ne parlant pas français, elle connait des conditions de vie difficile,
enchaînant les jobs précaires, avant de rentrer à l’Ecole des Hautes études en
sciences sociales, où elle étudie l’anthropologie.
En
2002, elle publie son premier roman, "Je viens d’ailleurs"’ et
raconte comment elle a gardé la tête haute. Un an plus tard, "Bas les
voiles!" pamphlet s’élevant contre le port du voile, ici et ailleurs, lui
vaut une notoriété subite.
"La dernière séance" est la suite de "Je ne suis pas celle que je suis".
Son
dernier roman, "Les putes voilées n’iront jamais au Paradis!" est sorti
en avril 2016 chez Grasset.
En
2003, elle reçoit le Grand prix de la Laïcité et en 2004 le Chevalier des arts
et des lettres.
Challenge Petit bac chez Enna : phrase (ligne 5)
J'espère que ce livre va continuer d'être lu !
RépondreSupprimerOui, je l'ai acheté récemment suite au passage de l'auteur à La Grande Librairie
RépondreSupprimerA lire donc ...mais trouver le bon moment pour...
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