mercredi 6 juillet 2016

Carnaval



« Comme j’aime être précis, sachez que je passerai sur La Nouvelle- Orléans mardi prochain, à 0h15 (heure terrestre). Dans mon immense mansuétude, je vous fais la proposition que voici : J’aime beaucoup le jazz. Aussi je jure par tous les diables résidant aux Enfers, que seront épargnés tous ceux dont la demeure dansera au rythme d’un groupe de jazz. »
 Cela est signé du tueur à la hache dans une lettre adressé au journal local de La Nouvelle- Orléans…

Nous sommes en 1919, à La Nouvelle-Orléans. Un mystérieux tueur sévit à la hache de la pire manière qui soit. Tout le monde patine ; la Police d’abord. Chacun y va de sa petite enquête, chacun dans son coin, chacun avec ses motivations et ses petits secrets : un journaliste en mal de scoop, une secrétaire d’agence de détectives au sang mêlé qui aimerait bien devenir détective, un ancien flic tout juste sorti de prison…

La Nouvelle-Orléans n’est pas une ville tranquille ; la ségrégation y bat son plein, la mafia sicilienne  est omniprésente, et le vaudou jamais très loin. Il faut ajouter à cela un ouragan qui s’annonce…

Ambiance électrique, chaude, lourde, étouffante, jazzy… Carnaval c’est tout cela à la fois. Ray Celestin , dont c’est ici le premier roman, s’inspire d’une réalité historique pour construire un thriller implacable bardé de mystère et au réalisme étonnant. Le lecteur est totalement immergé dans la réalité historique de cette ville,  dans sa moiteur, et ses tensions sociales et raciales. L’auteur prend le soin d’installer son histoire, et a pris le parti d’accentuer le climat ambiant avec une écriture dotée d’une certaine langueur. On savoure davantage ce livre qu’on ne le dévore. On appréciera le voyage temporel, et spatial, mais aussi la promenade musicale qui nous transporte aux sources de ce bon "vieux jazz" qui  démange les pieds.

Carnaval est un premier roman prometteur, et une très belle découverte que je dois à l’excellent défricheur de polar qu’est Bernard Poirette ; toujours de bons conseils !

Carnaval de Ray Celestin, traduit de l’anglais par Jean Szlamovicz, aux éditions du Cherche midi (Mai 2015, 496 pages), disponible en format poche chez 10/18 (Mai 2016, 528 pages)
 


Ray Celestin vit à Londres. Il est linguiste et scénariste. Carnaval est son premier roman. Il a été élu meilleur premier roman de l’année par l’Association des écrivains anglais de polar.

Challenge Petit bac chez Enna : Spectacle (ligne 4)

1 commentaire:

  1. Ca m'avait bien plus aussi, j'espère qu'ils vont publier les autres !

    RépondreSupprimer