Nous
avions quitté le procureur Szacki après une enquête éprouvante à Sandomierz au sud de Varsovie. Quatre ans
plus tard, nous le retrouvons, cette fois au nord du pays, à Olsztyn, petite
ville apparemment sans histoires, agrémentée de nombreux lacs et forte de son
passé prussien. Notre procureur n’est
pas vaillant ; il démarre à tâtons une nouvelle relation sentimentale alors qu’il peine à
renouer le contact avec son ado de fille.
En
petite forme notre procureur ; d’autant qu’un stagiaire pugnace et très à
cheval sur le droit ne le lâche pas
d’une semelle. Pour l’enfoncer un peu plus, Szacki ne prend pas au sérieux une
femme venue lui faire part, à mots couverts de violences conjugales sur sa
personne, tandis qu’un étrange macchabée ne parvient pas à livrer tous ses
mystères.
Le
sujet est donc jeté : les violences domestiques dans une Pologne encore jeune sur le long chemin de la
démocratie .Pour la dernière aventure du procureur, Miloszewski ne se retourne
pas sur le passé de son pays, mais au contraire s’inscrit dans un présent lourd
et oppressant
On
suit cette histoire, comme précédemment, sur un mode journalier. Tout y est
disséqué et dépecé. Zygmunt Miloszewski
nous emmène au cœur d’une intrigue complexe, travaillée .Il nous tiendra en haleine jusqu’au
dénouement qui surprendra. Il n’est pas particulièrement porté sur la précipitation ;
il prend son temps pour installer ses personnages et les faits. L’atmosphère un
peu grise, et froide est
particulièrement bien rendue. Son
écriture est soignée, et précise.
Il
ne faut pas y chercher de super –héros, amis au contraire un procureur peu
flamboyant, en perte de vitesse, tiraillé entre l’éthique et la rage qui
l’anime au plus profond de lui.
Après Un fond de vérité que j’avais lu avec beaucoup de plaisir, la rage confirme un
auteur talentueux qui donne à ses lecteurs (et lectrices) du polar différent et
dépaysant où il fait bon se faire manipuler de temps à autre !
Un
grand merci à Muriel pour sa gentillesse .
La rage de Zygmunt
Miloszewski, traduit du polonais par Kamil Barbaski, aux éditions fleuve noir
(Septembre 2016, 540 pages)
Zygmunt
Miloszewski
est né à Varsovie en 1976. Écrivain, journaliste et scénariste, il publie en
2005 son premier roman d’horreur, Interphone, très remarqué par la critique,
puis il enchaîne les succès, notamment avec la trilogie mettant en scène le
procureur Szacki. Récompensé par plusieurs prix dans son pays, il a été
finaliste en France du Grand Prix des lectrices de ELLE, du prix du Polar à
Cognac, et du prix du Polar européen du Point. Après Les Impliqués (Mirobole)
et Un fond de vérité (Mirobole), La Rage est son premier roman à paraître chez
Fleuve Éditions.
Il me semble avoir "Un fond de vérité" sur mon étagère à lire... Donc de la lecture en plus !
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