samedi 17 décembre 2016

Blondie et la mort



La Montagne de la Table domine la ville du Cap ; côté mer il y  les quartiers huppés faits de villas luxueuses et sécurisées ; côté plaine, ce sont Cape Flats, townships, terres des gangs  accrocs au Tik, gangrénés par la violence sous toutes ses formes….Tout n’est que contraste !

Sauf, qu’ici, il n’y a pas que les noirs qui trafiquent et trempent dans des histoires louches. C’est juste que cela se voit un peu moins, qu’ils s’en sortent toujours mieux, enfin presque, et que la règle veut que l’on fasse porter les responsabilités aux noirs…

Second roman de Roger Smith, Blondie et la mort nous plonge dans cette réalité de cette Afrique du Sud post –apartheid. J’ai trouvé ici l’ambiance particulièrement sombre et décadente, sans être pour autant caricaturale. Parce qu’en effet, si certains personnages, Piper en particulier, nous apparaissent particulièrement atroces et inhumain, Roger Smith nous laisse tout de même quelque espoir. Roxy, quand on la connait un peu, inspire l’empathie, et ce en dépit de ce qu’elle est.

Entre les deux, Billy Africa, un ex flic, qui a toutes les raisons d’agir, sait lui aussi s’adapter…mais à quel prix !

Roger Smith ne prend pas de gants. Son style est direct, servi par une prose sèche, imagée , et très cash. Il y a dans ce roman un enchainement inexorable de situations dont personne ne semble maîtrise les tenant et aboutissant. C’est juste que les choses doivent aller à leur terme, un terme dont même le lecteur ne connait pas la teneur. Il a du rythme, et du nerf dans les romans de Roger Smith. Il met KO son lecteur ; et le pire, c’est qu’il en redemande !

Blondie et mort de Roger Smith, traduit de l’anglais  par Mireille Vignol, chez Calmann Levy (Mai 2012, 312 pages), disponible au livre de poche ( Mars 2013, 378 pages).



Ancien militant anti-apartheid, réalisateur, scénariste et auteur de Mélanges de sangs, Blondie et la Mort, Le sable était brûlant, Le piège de Vernon et Piège set Sacrifices,Un homme à terreRoger Smith est salué par la presse comme la nouvelle voix du roman policier sud-africain.

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