vendredi 3 février 2017

Celui qui est digne d'être aimé



Ce court roman est en réalité la succession de quatre lettres d’inégales longueur, et présentées à rebours sur le plan chronologique. Elles sont à la fois des lettres reçues, et envoyées.
Bien sûr, on devine le caractère autobiographique de ce roman épistolaire. L’auteur, dit à la fois la difficulté d’être homosexuel, aujourd’hui dans les pays du Maghreb, celle de se soustraire à l’emprise maternelle, et de se construire sans  se déconstruire …

La structure  de ce roman rend à ce dernier les respirations nécessaires alors qu’à contrario l’écriture porte toute la révolte intérieure de son auteur, et sa détresse. Les phrases sont courtes et  tranchantes. Abdellah Taïa utilise un vocabulaire cru. Son propos qui est rythmé laisse peu de répit à son lecteur ; un style qui perdrait sans aucun doute son intérêt sur la longueur, mais qui dans un format court va droit au but.

Je retrouve dans cet ouvrage le caractère un peu spécial qui m’avait interpellé lors de la lecture de "Le jour du Roi". Son œuvre reflète une personnalité malmenée, tiraillée entre ce qu’elle est et ce que sa famille a souhaité pour lui , une personnalité complexe qui semble toujours en bagarre contre lui et son environnement.

Celui qui est digne d’être aimé, de Abdallah Taïa,au Seuil (Janvier 2017, 140 pages)


Né à Rabat en 1973, l’écrivain marocain Abdellah Taïa a publié, aux Éditions du Seuil, plusieurs romans : L’Armée du Salut (2006), Une mélancolie arabe (2008), Le Jour du Roi (Prix de Flore 2010) et Infidèles (2012). Son premier long-métrage, L’Armée du Salut, d’après son roman éponyme, est sorti en France le 7 mai 2014. Ses livres sont traduits dans plusieurs langues.

2 commentaires:

  1. Une note plutôt moyenne...il est vrai que l'auteur crache sa souffrance dans ses livres ( enfin je n'ai lu que celui-ci)

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  2. A vrai dire je n'ai pas vraiment vibré en le lisant.

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