Ce
court roman est en réalité la succession de quatre lettres d’inégales longueur,
et présentées à rebours sur le plan chronologique. Elles sont à la fois des
lettres reçues, et envoyées.
Bien
sûr, on devine le caractère autobiographique de ce roman épistolaire. L’auteur,
dit à la fois la difficulté d’être homosexuel, aujourd’hui dans les pays du
Maghreb, celle de se soustraire à l’emprise maternelle, et de se construire
sans se déconstruire …
La
structure de ce roman rend à ce dernier
les respirations nécessaires alors qu’à contrario l’écriture porte toute la
révolte intérieure de son auteur, et sa détresse. Les phrases sont courtes
et tranchantes. Abdellah Taïa utilise un
vocabulaire cru. Son propos qui est rythmé laisse peu de répit à son
lecteur ; un style qui perdrait sans aucun doute son intérêt sur la
longueur, mais qui dans un format court va droit au but.
Je
retrouve dans cet ouvrage le caractère un peu spécial qui m’avait interpellé
lors de la lecture de "Le jour du Roi". Son œuvre reflète une personnalité
malmenée, tiraillée entre ce qu’elle est et ce que sa famille a souhaité pour
lui , une personnalité complexe qui semble toujours en bagarre contre lui et
son environnement.
Celui
qui est digne d’être aimé, de Abdallah Taïa,au Seuil (Janvier 2017, 140 pages)
Né
à Rabat en 1973, l’écrivain marocain Abdellah Taïa a publié, aux
Éditions du Seuil, plusieurs romans : L’Armée du Salut (2006), Une mélancolie
arabe (2008), Le Jour du Roi (Prix de Flore 2010) et Infidèles (2012). Son
premier long-métrage, L’Armée du Salut, d’après son roman éponyme, est sorti en
France le 7 mai 2014. Ses livres sont traduits dans plusieurs langues.
Une note plutôt moyenne...il est vrai que l'auteur crache sa souffrance dans ses livres ( enfin je n'ai lu que celui-ci)
RépondreSupprimerA vrai dire je n'ai pas vraiment vibré en le lisant.
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