« Je
vous aimais, terriblement », tels sont les derniers mots d’une jeune et
belle femme qui vient de se donner la mort. Elle a un mari, et deux jeunes
enfants. Nous sommes dans l’Angleterre des sixties.
Jeremy
Gavron, est le fils cadet de Hannah Gavron. On ne lui a jamais dit de quoi sa
mère était morte ; c’est à peine si on le lui a dit, d’ailleurs ; de
toute façon, on ne lui en parlera plus jamais. Il fallait reposer le couvercle
sur la marmite, et faire comme si cela n’avait jamais existé.
Ce
livre est une reconstitution minutieuse de ce qui s’est passé ; une quête
longue et laborieuse, un retour quarante ans après sur un fait divers qui n’a
occupé que quelques lignes dans les journaux à propos d’une femme dont le fils
a souhaité renouer un par un chaque fil de son existence aussi fin et fragile
soit-il.
Au
travers de cette quête intime, Jeremy Gavron met en lumière une période
charnière de l’Angleterre, quand les femmes plus tout à fait au foyer, mais pas
encore de plein pied dans la vie active devaient lutter entre le désir de
prendre part à la vie de la cité, et la culpabilité qui en découlait.
On
découvre une femme en avance sur son temps, pas spécialement portée sur la revendication,
mais déterminée à faire évoluer les choses, et à ne pas renoncer ; une
femme à la fois libre et prisonnière d’un certain été d’esprit de l’époque.
Jeremy
Gavron joue la carte de la sincérité et de la vérité sans chercher à encenser
sa mère dont il parvient à dresser un portrait touchant, tout en finesse ;
On y voit un cri d’amour à celle qui quarante plus tôt laissait pour unique
testament (et presque en s’excusant) ces quelques mots d’amour qui constituent
le titre de cet ouvrage.
Je
remercie Muriel pour cette belle et originale découverte.
Je
vous aimais, terriblement, de Jeremy Gavron, traduit de l’anglais par Héloïse
Esquié, chez Sonatine (Février 2017, 330 pages)
Jeremy
Gavron
est né en 1961 et habite Londres. Ancien correspondant de presse à l’étranger,
il a vécu en Inde et en Afrique. Il est l’auteur de trois romans et de deux
essais. Je vous aimais, terriblement est son premier ouvrage traduit en
français.
Je ne connaissais pas du tout.
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