samedi 11 mars 2017

La sonate à Bridgetower(Sonata mulattica)



Les mélomanes connaissent bien la sonate à Kreuzer, pièce musicale remarquable écrite pour le piano et le violon de ce cher Beethoven ; la neuvième sur les10 composées par le maitre, crée en 1803, non pas par Kreuzer, mais par un certain Georges Bridgetower.
Tel est donc dans les grandes lignes le fil conducteur de ce très beau roman d’Emmanuel Dongala, dont j’ai maintes fois entendu du bien sans avoir eu le temps de le découvrir. C’est chose faite, avec la certitude d’y revenir !
Nous somme en 1789, à Paris la révolution gronde. Le jeune Bridgetower, violoniste talentueux accompagne son père, un prétendu prince Abyssinien de la Barbade. Ce dernier est à la recherche du cachet tant pour son fils que pour lui-même et satisfaire son goût pour le jeu et les femmes.
Outre l’immersion dans la vie musicale de l’époque (Haydn, Mozart, Corelli, Hummel), entre Paris, Londres et Vienne (à ce propos, la rencontre avec Beethoven n’aura lieu que tardivement), Dongala met l’accent sur la question de l’esclavage, et de la traite négrière L’agitation politique dans le pays à cette époque souffle le chaud et le froid à ce sujet. On y rencontre les figures majeures passées depuis à la postérité.
La relation père-fils est abondement mise en avant dans la première partie du livre. C’est ainsi que l’on part d’un enfant totalement soumis à la volonté d’un père cherchant à se donner une certaine posture, et surtout à exister via l’immense talent ‘un fils qui peine à s’exprimer. L’évolution de ce dernier au cours de ce roman est fort intéressante.
Dongala signe ici un très bon ouvrage, bien écrit,  et bien documenté, qu’il m’est impossible, pour l’instant, de situer dans l’ensemble de son œuvre, fort appréciée.

La sonate à Bridgetower d’Emmanuel Dongala (Janvier 2017, 340 pages)


Emmanuel Boundzéki Dongala est un écrivain congolais et chimiste. Il est né en 1941 ,en République centrafricaine de père congolais et de mère centrafricaine.
Il est diplômé Master of Sciences de la Rutgers University (U.S.A.) et Docteur ès Sciences de l'Université de Montpellier (France). Il a enseigné la chimie à la faculté des sciences de Brazzaville jusqu'à la guerre civile qui a ravagé le Congo en 1997.
A Brazaville il avait fondé en 1981 le Théâtre de l’Eclair, compagnie avec laquelle il avait monté plusieurs pièces d’auteurs congolais ou étrangers. Il avait également présidé l'Association nationale des écrivains du Congo.
Il vit depuis 1997 aux États-Unis où il est professeur de chimie à Simons' Rock Collège, dans le Massachusetts, et professeur de littérature africaine francophone à Bard College dans l'état de New-York.
Emmanuel Dongala est lauréat du Prix Fonlon-Nichols l'excellence littéraire 2003. La Bourse de Beaumarchais lui avait été attribuée en 1992.
Le feu des origines, roman, Albin Michel, 1987, Le Serpent à Plumes, 1998, Prix Charles Oulmont - Fondation de France (1988), Grand Prix Littéraire de l'Afrique Noire (1988), traduit en danois, en espagnol et en norvégien.
Il a reçu le 2 novembre 2010 le prix Virilo 2010 et le prix Ahmadou-Kourouma en 2011 pour son roman "Photo de groupe au bord du fleuve" paru chez Actes Sud.


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