vendredi 24 novembre 2017

Même Dieu ne veut pas s’en mêler



Comme il est rappelé dans sa biographie, l’auteur de ces lignes est rwandaise, et rescapée du génocide de 1994.Réfugiée en France, elle y a étudié, et construit sa vie.
Lorsque l’on traverse une épreuve aussi terrible,  que l’on a vu les siens massacrés, écrire semble être le moyen le plus naturel pour "se laver", se dépouiller d’une partie du sentiment de culpabilité d’être encore vivant, de rendre hommages aux disparus, et tout simplement pour témoigner encore et toujours.

C’est ce à quoi s’est essayé Annick Kayiseti-Jozan dans ce court récit non linéaire  qui semble avoir été construit au fil de la remontée des souvenirs de son auteur.

Sur la forme, cela donne un ensemble assez déstructuré dans un style qui à la longue m’a semblé maladroit, et sans relief.

Sur le fond, il y a la violence, l’horreur même. Mais, parce qu’il y a un gros mais, cela m’a toujours maintenue éloignée du sujet.

La réalité, c’est qu’avant elle, il y eu Scholastique Mukasonga, plus récemment Gaël Faye, Yasmine Ghata qui à mon sens ont nettement mieux su s’exprimer à ce sujet. En outre,  Jean Hatzfeld, a effectué un remarquable travail journalistique à propos du génocide rwandais, qui à mon sens est ce qu’il y a de mieux pour appréhender tous les aspects du sujet.

Alors évidemment, l’ouvrage dont il est question ici parait bien fade à côté du reste, et surtout sans grand intérêt ; en tout cas pour moi. C’est pourquoi cet ouvrage ne fera pas date ; il n’apprend rien de plus.

Document  faisant partie de la sélection du jury de novembre pour le Grand prix des lectrices Elle 2018.

Même Dieu ne veut pas s’en mêler d’Annick Kayitesi-Joszan, chez Seuil (Septembre 2017, 230 pages)


Annick Kayitesi-Jozan est écrivain.

Elle n’a que 9 ans quand son père, médecin, et sa sœur décèdent dans un incendie. A l’âge de 14 ans elle voit sa mère se faire exécuter par des miliciens Hutus. Elle demeure seule, sa sœur et son frère ayant été emmenés pas ces mêmes miliciens. Elle devient l’esclave domestique de ces anciens voisins.

Plus tard elle retrouve sa sœur gravement blessée. Heureusement toutes les deux seront évacuées sous escorte militaire française au Burundi.

Réfugiée en France, placée en famille d'accueil, elle refuse l’orientation en CAP, passe le bac, acquiert la nationalité française en 1996, se paie des études à coups de petits boulots.

Titulaire d’un DEA de sciences politiques, Annick reprend des études en psychologie.

Elle a publié "Nous existons encore" (éd. Michel Lafon, 2004) et participé au documentaire "Tuez-les tous !" coréalisé par Raphaël Glucksmann.

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