Comme
il est rappelé dans sa biographie, l’auteur de ces lignes est rwandaise, et
rescapée du génocide de 1994.Réfugiée en France, elle y a étudié, et construit
sa vie.
Lorsque
l’on traverse une épreuve aussi terrible, que l’on a vu les siens massacrés, écrire
semble être le moyen le plus naturel pour "se laver", se dépouiller d’une
partie du sentiment de culpabilité d’être encore vivant, de rendre hommages aux
disparus, et tout simplement pour témoigner encore et toujours.
C’est
ce à quoi s’est essayé Annick Kayiseti-Jozan dans ce court récit non
linéaire qui semble avoir été construit
au fil de la remontée des souvenirs de son auteur.
Sur
la forme, cela donne un ensemble assez déstructuré dans un style qui à la
longue m’a semblé maladroit, et sans relief.
Sur
le fond, il y a la violence, l’horreur même. Mais, parce qu’il y a un gros mais,
cela m’a toujours maintenue éloignée du sujet.
La
réalité, c’est qu’avant elle, il y eu Scholastique Mukasonga, plus récemment
Gaël Faye, Yasmine Ghata qui à mon sens ont nettement mieux su s’exprimer à ce
sujet. En outre, Jean Hatzfeld, a
effectué un remarquable travail journalistique à propos du génocide rwandais,
qui à mon sens est ce qu’il y a de mieux pour appréhender tous les aspects du
sujet.
Alors
évidemment, l’ouvrage dont il est question ici parait bien fade à côté du reste,
et surtout sans grand intérêt ; en tout cas pour moi. C’est pourquoi cet
ouvrage ne fera pas date ; il n’apprend rien de plus.
Document faisant partie de la sélection du jury de
novembre pour le Grand prix des
lectrices Elle 2018.
Même
Dieu ne veut pas s’en mêler d’Annick Kayitesi-Joszan, chez Seuil (Septembre
2017, 230 pages)
Annick
Kayitesi-Jozan est écrivain.
Elle
n’a que 9 ans quand son père, médecin, et sa sœur décèdent dans un incendie. A
l’âge de 14 ans elle voit sa mère se faire exécuter par des miliciens Hutus.
Elle demeure seule, sa sœur et son frère ayant été emmenés pas ces mêmes
miliciens. Elle devient l’esclave domestique de ces anciens voisins.
Plus
tard elle retrouve sa sœur gravement blessée. Heureusement toutes les deux
seront évacuées sous escorte militaire française au Burundi.
Réfugiée
en France, placée en famille d'accueil, elle refuse l’orientation en CAP, passe
le bac, acquiert la nationalité française en 1996, se paie des études à coups
de petits boulots.
Titulaire
d’un DEA de sciences politiques, Annick reprend des études en psychologie.
Elle
a publié "Nous existons encore" (éd. Michel Lafon, 2004) et participé
au documentaire "Tuez-les tous !" coréalisé par Raphaël Glucksmann.
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