lundi 12 mars 2018

Boréal



J’avais pris le pli avec Hanah Baxter, personnage récurrent de Sonja Delzongle, et je la retrouvais avec bonheur.

Ici, inutile de la chercher !! Sonja abandonne la poussière africaine, ou les remparts de Saint Malo, pour une aventure au pays des Inuits, sur la banquise loin de tout et de tous.

Aventure humaine, et aventure tout court, serais-je tentée de dire.
Alors qu’une petite équipe scientifique et cosmopolite vit et travaille en autarcie aux confins du grand-nord , une mystérieuse, et terrifiante découverte les laisse complètement démunis , inquiets, mais surtout avide de comprendre ce qui se passe sur ce territoire aussi vaste que dépeuplé.

C’est là qu’intervient Luv, qui étudie les disparitions animales mystérieuses. Luv est norvégienne ; elle a, comme on le découvrira tout au long de ce roman une existence faite de remous et d’embuches. Luv intègre avec un de ses collègues l’équipe déjà en place pour justement apporter ses connaissances et son expertise.
Oui, mais les choses ne vont pas du tout se dérouler comme prévu….

Mission réussie pour Sonja Delzongle qui dès les premières pages parvient à instaurer un climat à la fois glacial, glaçant et inquiétant, en parfaite harmonie avec ce qui règne dans ces contrées en proie aux manifestations surnaturelles teintées de chamanisme, et aux conséquences de l’histoire récente du Groenland dont l’auteur s’est servi (mais sans en abuser) pour nourrir son imagination.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Sonja a l’imagination fertile, et qu’elle ne laisse jamais en paix son lecteur. Entre les multiples rebondissements, la diversités des thèmes qu’elle aborde, la réflexion autour de grands sujets de société, et bien entendu une écriture travaillée au cordeau, Sonja Delzongle nous kidnappe sur la banquise et nous fait avaler le calice de neige jusqu’à la lie.

Cette aventure  doit également beaucoup à ses personnages, qui tous passent à un moment ou à un autre sous la lame aiguisée du Ulu. Sonja les décortique et les triture avec précision. Une aventure, où l’humain occupe une large place tant grâce à de fins portraits qu’aux situations extrêmes auxquelles ils sont  exposés et contraints de réagir…

Je serais incomplète si j’oubliais la présence de Lupin, personnage à lui tout seul wouafff !

Sonja Delzongle abandonne (provisoirement, ou non…on verra) Hanah Baxter, mais  confirme son immense talent dans ce polar fascinant qui s’avère être bien davantage qu’un polar !

Je remercie Camille des éditions Denoël pour l’envoi de ce livre, et Sonja pour son coup de pouce !

Boréal de Sonja Delzongle, chez Denoël (Mars 2018, 445 pages)


Diplômée des Beaux-Arts de Dijon, Sonja (Sonia) Delzongle est journaliste et romancière née en 1967.

Née d'un père français et d'une mère serbe, elle a grandi entre Dijon et la Serbie. Elle a mené une vie de bohème, entre emplois divers (les plus marquants ayant été le commerce artisanal africain-asiatique et la tenue d’un bar de nuit) et écriture.

"À Titre posthume" (2009), un thriller dont l’intrigue se déroule dans le monde de l’édition, est son deuxième roman après "La Journée d’un sniper" paru en octobre 2007 chez Jacques André Éditeur, Lyon.

C’est en 2011 qu’elle commence l’écriture de "Dust". Sa passion pour l’Afrique, qui remonte à sa petite enfance, l’a amenée à y faire de multiples séjours.

Elle a reçu le Prix Anguille sous roche 2015 pour "Dust". En 2016, elle publie" Quand la neige danse" chez Denoël.,  " Récidive" en 2017, et "Boréal" en mars 2018.

Dana Skoll est son pseudonyme pour la littérature jeunesse et fantasy.

Elle habite Lyon depuis 2001.

1 commentaire:

  1. Mince j’ai postulé sur Masse critique mais c’était son précédent, Recidive...

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