J’avais
pris le pli avec Hanah Baxter, personnage récurrent de Sonja Delzongle, et je
la retrouvais avec bonheur.
Ici,
inutile de la chercher !! Sonja abandonne la poussière africaine, ou les remparts
de Saint Malo, pour une aventure au pays des Inuits, sur la banquise loin de
tout et de tous.
Aventure
humaine, et aventure tout court, serais-je tentée de dire.
Alors
qu’une petite équipe scientifique et cosmopolite vit et travaille en autarcie
aux confins du grand-nord , une mystérieuse, et terrifiante découverte les
laisse complètement démunis , inquiets, mais surtout avide de comprendre ce qui
se passe sur ce territoire aussi vaste que dépeuplé.
C’est
là qu’intervient Luv, qui étudie les disparitions animales mystérieuses. Luv
est norvégienne ; elle a, comme on le découvrira tout au long de ce roman une
existence faite de remous et d’embuches. Luv intègre avec un de ses collègues l’équipe
déjà en place pour justement apporter ses connaissances et son expertise.
Oui,
mais les choses ne vont pas du tout se dérouler comme prévu….
Mission
réussie pour Sonja Delzongle qui dès les premières pages parvient à instaurer
un climat à la fois glacial, glaçant et inquiétant, en parfaite harmonie avec ce
qui règne dans ces contrées en proie aux manifestations surnaturelles teintées
de chamanisme, et aux conséquences de l’histoire récente du Groenland dont l’auteur
s’est servi (mais sans en abuser) pour nourrir son imagination.
Le
moins que l’on puisse dire, c’est que Sonja a l’imagination fertile, et qu’elle
ne laisse jamais en paix son lecteur. Entre les multiples rebondissements, la
diversités des thèmes qu’elle aborde, la réflexion autour de grands sujets de
société, et bien entendu une écriture travaillée au cordeau, Sonja Delzongle
nous kidnappe sur la banquise et nous fait avaler le calice de neige jusqu’à la
lie.
Cette
aventure doit également beaucoup à ses
personnages, qui tous passent à un moment ou à un autre sous la lame aiguisée
du Ulu. Sonja les décortique et les triture avec précision. Une aventure, où l’humain
occupe une large place tant grâce à de fins portraits qu’aux situations
extrêmes auxquelles ils sont exposés et
contraints de réagir…
Je
serais incomplète si j’oubliais la présence de Lupin, personnage à lui tout
seul wouafff !
Sonja
Delzongle abandonne (provisoirement, ou non…on verra) Hanah Baxter, mais confirme son immense talent dans ce polar
fascinant qui s’avère être bien davantage qu’un polar !
Je
remercie Camille des éditions Denoël pour l’envoi de ce livre, et Sonja pour
son coup de pouce !
Boréal
de Sonja Delzongle, chez Denoël (Mars 2018, 445 pages)
Diplômée
des Beaux-Arts de Dijon, Sonja (Sonia) Delzongle est journaliste et
romancière née en 1967.
Née
d'un père français et d'une mère serbe, elle a grandi entre Dijon et la Serbie.
Elle a mené une vie de bohème, entre emplois divers (les plus marquants ayant
été le commerce artisanal africain-asiatique et la tenue d’un bar de nuit) et
écriture.
"À
Titre posthume" (2009), un thriller dont l’intrigue se déroule dans le
monde de l’édition, est son deuxième roman après "La Journée d’un
sniper" paru en octobre 2007 chez Jacques André Éditeur, Lyon.
C’est
en 2011 qu’elle commence l’écriture de "Dust". Sa passion pour
l’Afrique, qui remonte à sa petite enfance, l’a amenée à y faire de multiples
séjours.
Elle
a reçu le Prix Anguille sous roche 2015 pour "Dust". En 2016, elle
publie" Quand la neige danse" chez Denoël., " Récidive" en 2017, et
"Boréal" en mars 2018.
Dana
Skoll est son pseudonyme pour la littérature jeunesse et fantasy.
Elle
habite Lyon depuis 2001.
Mince j’ai postulé sur Masse critique mais c’était son précédent, Recidive...
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