Ce
livre, bien que paraissant maintenant, n’est pas tout neuf. Il a étrangement échappé
aux éditeurs français ; Sonatine a pour notre plus grand bonheur eu le nez
creux ; il n’est jamais trop tard pour nous proposer une pépite de roman
noir !
Jesse,
est un gosse qui dénote beaucoup ; étrange dans sa psychologie, violent et
cruel dans son comportement. A dire vrai on ne sait pas bien si c’est un
pervers conscient de ce qu’il fait, ou s’il n’a pas eu la chance d’avoir des
parents à la hauteur, s’il est véritablement dérangé.
Il
vit dans une petite ville du New Hampshire , avec un père trop occupé à faire
bouillir la marmite familiale que pour s’occuper efficacement de son rejeton.
Il a bien quelques pistes, mais au fond de lui, la seule solution valable le culpabilise Jusqu’à la
moelle ; alors il ferme les yeux ; se dit que les choses vont s’arranger.
La mère n’est plus là ; on sait juste qu’elle
est partie il y a un bout de temps. Alors pour tuer le temps, Jesse regarde
inlassablement la télé et les images de guerre en provenance du Vietnam. D’ailleurs,
son frère Jeff doit revenir, c’est son Dieu ; lui aussi veut être un
héros.
Voilà
pour le décor et l’ambiance glauque et angoissante. Il faut s’accrocher tant l’auteur
peut nous mettre mal à l’aise, et en même temps (expression à la mode) nous imposer
une forme de compassion, en tout cas un début d’indulgence pour ce gosse pas
comme les autres.
Pas
même la fin ne nous donnera la clé de l’énigme ; juste quelques pistes
dans cet univers glaçant et plus noir que noir.
Jesse
le héros de Lawrence Millman, traduit de l’américain par Claro, chez Sonatine
(Mars 2018, 210 pages)
Né
en 1948 à Kansas City, Lawrence Millman est romancier et auteur de
récits de voyages.
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