Il
y a des livres, on ne sait d’ailleurs pas
trop pourquoi, que l’on redoute à lire,
alors que l’on sait inconsciemment qu’ils nous plairont.
Le
temps où nous chantions est de ceux- là, il ne pouvait pas ne pas me plaire,
mais il fallait juste trouver le bon
moment ; ce sera donc l’été 2018, le pavé de l’été !
Par
la voix de Joey, et, dans un constant va
et vient avec le temps, entrons sans hésiter au sein de la famille Strom ;
et quelle famille. Le père est un physicien de renom, un immigré juif allemand,
marié à une jeune femme noire, fille de médecin. Délia a une voix magnifique,
David, ne chante pas mais aime la musique. Ces deux –là que tout oppose dans
les Etas Unis des années 40 se marient envers et contre tous et fondent une
famille : Jonah, Joey Ruth la
petite dernière.
Tout
pour la musique ; tel pourrait être le slogan pour caractériser ce long
roman dont le narrateur est Joey, et qui nous fait traverser50 ans d’histoire,
50 ans de lutte, 50 ans de création musicale.
Il
y a d’abord cette famille façonnée par Délia, et sur laquelle Joey veille
malgré lui parce que la mère, implicitement en a décidé ainsi. Cette fratrie
disparate, où chacun finalement aura son rôle passe les années à se chercher, s’éloigner
et se retrouver au gré des évènements.
L’identité,
la culture, la question raciale est un thème omniprésent dans cette histoire.
Le rêve d’égalité, de fraternité ne
cessent d’animer cette famille pour qui le métissage n’a jamais posé problème alors
qu’elle vivait dans une société où c’était à contrario Le Problème.
Mais
que serait ce roman sans son personnage principal, la Musique. Richard Powers,
à l’instar des deux frères chanteurs dans l’âme, fait chanter son ouvrage, et
berce son lecteur, d’autant s’il est mélomane. L’érudition qui émane de ce
livre peut rebuter le non connaisseur. Mais le mélomane se sent très vite pris dans
ce piège mélodieux.
Le
temps où nous chantions de Richard Powers, traduit de l’américain par Nicolas
Ricahrd, au Cherche-midi (Septembre 2006,768 pages), disponible en poche
chez 10/18 (Avril 2008, 1050 pages)
Richard
Powers
est un écrivain américain né dans l'Illinois en 1957 .
Après
quelques années d'études de physique, Richard Powers commence des études de
littérature à l'Université de l'Illinois où il obtient son Master of Art en
1979.
Il
devient un auteur reconnu et à succès aux États-Unis au début des années 1990,
avec des romans explorant la relation entre sciences (physique, génétique),
technologie, et art (musique).
La
Chambre aux échos reçoit en 2006 le National Book Award.
He! Un roman qui décrit un contexte original et interessant pour qui aime la musique !
RépondreSupprimerUn roman que j'avais moi aussi beaucoup aimé, un beau pavé, vraiment, dans tous les sens du terme
RépondreSupprimerUn très grand livre que j'ai jadis chroniqué. Très riche.
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