lundi 23 juillet 2018

Couleurs de l’incendie


Nous avions quitté Au revoir-là –haut avec la mort accidentelle d’Edouard Péricout. Dans le second volet de la trilogie, nous retrouvons Madeleine, sa sœur, alors que Marcel le père vient de mourir, et laisse à sa fille sa fortune et la banque.

Nous sommes dans la France des années 30 ; une guerre vient de se terminer, une autre pointe à l’horizon alors que l’Allemagne vient de porter au pouvoir Hitler.

Madeleine, dont on savait que très peu de chose, est donc mise en lumière dans cet épisode. Madeleine semble cumuler les ennuis ; le décès de son père, et au même moment l’accident de son fils laissant ce dernier bien handicapé.

Madeleine est une femme de son époque ; elle n’est pas née pour diriger ni pour gérer ; personne ne l’a initiée aux affaires de la famille. C’est donc avec toute sa crédulité qu’elle va devoir se résoudre à prendre en mains les Affaires ; avec à l’esprit un fils qui lui demande présence, soins et inventivité pour venir en aide à Paul. L’esprit ailleurs, et sa confiance tout à l’ancien bras droit de son père, elle ne va pas tarder à se retrouver Grosjean comme devant….Oui, mais….. La vengeance de  Madeleine sera terrible…

Si j’ai eu un peu plus de mal à entrer dans l’histoire, et si parfois j’ai pu trouver les ficelles un peu grosses, j’ai retrouvé les talents de conteur de Pierre Lemaître, ceux qui m’avaient séduites dans Au revoir là-haut. Il y a une certaine jubilation dans son style. Lemaître croque ses personnages avec gourmandise et prend un malin plaisir à montrer les hypocrisies des uns et des autres et de cette époque.

Si ce roman est une suite, il n’en est pas moins un roman qui peut se lire indépendamment du premier ( mais ce serait dommage malgré tout), mais aussi un appel au suivant !

Couleurs de l’incendie de Pierre Lemaître, chez Albin Michel (Janvier 2018, 545 pages)


Pierre Lemaitre est un écrivain et scénariste français.

Il passe son enfance entre Aubervilliers et Drancy, fils d'employés de sensibilité politique de gauche.

Psychologue de formation, et autodidacte en matière de littérature, il effectue une grande partie de sa carrière dans la formation professionnelle des adultes, leur enseignant la communication, la culture générale ou animant des cycles d'enseignement de la littérature à destination de bibliothécaires.

Il se consacre ensuite à l'écriture en tant que romancier et scénariste, vivant de sa plume à partir de 2006.

Avec son premier roman "Travail soigné", qui a obtenu le Prix Cognac en 2006, il rend hommage à quelques-uns de ses maîtres, Bret Easton Ellis, Émile Gaboriau, James Ellroy, William McIlvanney, en faisant d'œuvres de ces écrivains des protagonistes de son intrigue.
Son deuxième roman, "Robe de marié" (2009), un exercice explicite d'admiration de l'art hitchcockien a obtenu le prix du Meilleur polar francophone.
En 2010, Lemaitre aborde le thriller social avec "Cadres noirs", inspiré d'un fait divers réel survenu en 2005 à France Télévisions Publicité, prix du Polar européen du Poin.

"Les grands moyens" (2011) (revue par l'auteur sous le titre "Rosy & John" en 2013), feuilleton numérique, est une enquête de Camille Verhœven, en marge de la trilogie commencée avec "Travail soigné", poursuivie avec "Alex" (2011, Prix des lecteurs du Livre de Poche 2012) et achevée avec "Sacrifice"s (2012) qui voit la conclusion de la destinée du héros.

En 2013 sort "Au revoir là haut", récompensé du Prix Goncourt 2013. Il est adapté au cinéma par Albert Dupontel en 2017, sous le même titre, avec Laurent Lafitte. En 2018, le film reçoit de nombreux César dont celui de la meilleure adaptation et de la meilleure réalisation.

En 2016, Lemaitre renoue avec le roman noir avec "Trois jours et une vie" qui raconte la destinée d'un assassin de 12 ans. "Couleurs de l'incendie" (janvier 2018) est le second volet de la trilogie ouverte avec "Au revoir là-haut".

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