jeudi 31 janvier 2019

San Perdido


« Dans une ville comme San Perdido, les notions de bien et de mal sont relatives. Son crime définit l’attachement de Yerbo à une certaine idée de la justice. »

Voilà un roman, premier de l’auteur du reste, qui rend au genre roman toutes ses lettres de noblesse ; une histoire, une fiction, tout simplement ; pas d’état d’âme de l’auteur, de biographie masquée ; Des personnages, un lieu imaginaire, une temporalité, et un scénario ! Et cela fait un bien fou d’en revenir à cela et uniquement cela !!

Nous sommes au Panama, au sortir de la seconde guerre mondiale. L’extrême misère côtoie l’opulence indécente, immorale, malfaisante et bien mal acquise.

Au milieu d’une décharge, apparait un étrange garçon, grand noir au yeux bleus, muet, doté d’une force quasi surhumaine, et d’étranges pouvoirs. Le garçon est aussi insaisissable que les autres membres de son peuple, les cimarrons, dont on apprendra davantage au fil du roman. Yerbo, c’est son nom, s’attache à rendre justice partout sur son passage. Il se fait le chantre des opprimés, des sans voix, des exploités. Mais, au pays du canal éponyme, certains ne l’entendent pas de cette oreille, et veulent perpétuer leurs petites affaires…

Dans ce roman aux allures de conte où la magie n’est jamais bien loin, on croise une multitude de personnages : des femmes puissantes, des politiciens véreux et abjectes mais c’est Yerbo qui marque les esprits assurément !

Il y a beaucoup de rythme dans la narration ; l’auteur change souvent de focale ce qui empêche toute sensation de longueur.
Un roman qui happe, surprend et nous entraine dans une folle aventure au sein d’une localité imaginaire d’un pays bien réel, le Panama des années 50.

Une très belle découverte !!

San Perdido de David Zukerman, chez Calmann-Lévy (Janvier 2019,420 pages)

 
Né en 1960 à Créteil, David Zukerman a été successivement ouvrier spécialisé, homme de ménage, plongeur, contrôleur dans un cinéma, membre d’un groupe de rock, comédien et metteur en scène. Pendant toutes ces années, il a également écrit une quinzaine de pièces de théâtre, dont certaines furent diffusées sur France Culture, et quatre romans qu’il n’a jamais voulu envoyer à des éditeurs.  San Perdido est sa première publication.


4 commentaires:

  1. C'est ma lecture en cours et oui, tu as entièrement raison, on est happé par l'histoire et c'est rythmé .

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  2. Il va falloir que je l'achète, trop tentant

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  3. Je l'ai acheté ! Un roman français loin des autofictions, je prends !

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  4. Je pense vraiment qu'il me plairait! Je le note!

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