« Dans une ville comme San Perdido, les
notions de bien et de mal sont relatives. Son crime définit l’attachement de
Yerbo à une certaine idée de la justice. »
Voilà
un roman, premier de l’auteur du reste, qui rend au genre roman toutes ses
lettres de noblesse ; une histoire, une fiction, tout simplement ;
pas d’état d’âme de l’auteur, de biographie masquée ; Des personnages, un
lieu imaginaire, une temporalité, et un scénario ! Et cela fait un bien
fou d’en revenir à cela et uniquement cela !!
Nous
sommes au Panama, au sortir de la seconde guerre mondiale. L’extrême misère côtoie
l’opulence indécente, immorale, malfaisante et bien mal acquise.
Au
milieu d’une décharge, apparait un étrange garçon, grand noir au yeux bleus, muet,
doté d’une force quasi surhumaine, et d’étranges pouvoirs. Le garçon est aussi
insaisissable que les autres membres de son peuple, les cimarrons, dont on
apprendra davantage au fil du roman. Yerbo, c’est son nom, s’attache à rendre
justice partout sur son passage. Il se fait le chantre des opprimés, des sans
voix, des exploités. Mais, au pays du canal éponyme, certains ne l’entendent
pas de cette oreille, et veulent perpétuer leurs petites affaires…
Dans
ce roman aux allures de conte où la magie n’est jamais bien loin, on croise une
multitude de personnages : des femmes puissantes, des politiciens véreux et
abjectes mais c’est Yerbo qui marque les esprits assurément !
Il
y a beaucoup de rythme dans la narration ; l’auteur change souvent de
focale ce qui empêche toute sensation de longueur.
Un
roman qui happe, surprend et nous entraine dans une folle aventure au sein d’une
localité imaginaire d’un pays bien réel, le Panama des années 50.
Une
très belle découverte !!
San
Perdido de David Zukerman, chez Calmann-Lévy (Janvier 2019,420 pages)
Né en 1960
à Créteil, David Zukerman a été successivement ouvrier spécialisé, homme
de ménage, plongeur, contrôleur dans un cinéma, membre d’un groupe de rock,
comédien et metteur en scène. Pendant toutes ces années, il a également écrit
une quinzaine de pièces de théâtre, dont certaines furent diffusées sur France
Culture, et quatre romans qu’il n’a jamais voulu envoyer à des éditeurs. San Perdido est sa première publication.
C'est ma lecture en cours et oui, tu as entièrement raison, on est happé par l'histoire et c'est rythmé .
RépondreSupprimerIl va falloir que je l'achète, trop tentant
RépondreSupprimerJe l'ai acheté ! Un roman français loin des autofictions, je prends !
RépondreSupprimerJe pense vraiment qu'il me plairait! Je le note!
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