A
la maison de la beauté, l’ambiance y est feutrée, les employées bien éduquées
discrètes et soignées. La patronne y veille scrupuleusement. Située dans les
beaux quartiers de Bogota, la maison y accueille les clientes fortunées dont les
conjoints sont très en vue. Entre coloration capillaires, épilations ou
manucure, les clientes se confient.
Tout
semble aller pour le mieux, jusqu’à l’arrivée de Karen, mère célibataire aux
moyens modestes attirée par la bonne tenue de l’établissement et la promesse de
juteux pourboires. Arrive Sabrina, qui peu de temps après être passées entre
les mains de Karen est retrouvée morte dans de bien étranges conditions.
Le
salon de beauté n’est pas un polar tout à fait comme les autres. Certes il y a
bien une enquête ; mais pas que.
D’abord,
il est assez peu question de police ni de justice. Cette dernière est assez peu
présente, et apparait assez vite comme corrompue jusqu’à la moelle. La
recherche de la vérité est une affaire de femme
Ce
polar, est surtout et avant tout un tableau, assez noir du reste, de la bonne
société bogotanaise minée par le crime, la prostitution et la corruption.
De
toutes ces femmes, c’est Karen et Claire, la psychanalyste qui ressortent le
plus. Karen est-elle victime de sa naïveté, ou bien cache-t-elle bien son jeu.
Rien n’est vraiment tranché ; à chacun son intime conviction… j’aurais
souhaité une issue différente….
J’ai
passé un agréable moment à la lecture de ce polar un peu particulier, même si j’en
attendais davantage.
Le salon
de beauté, de Melba Escobar, trad. de l'espagnol (Colombie) par Margot Nguyen
Béraud, chez Denoël (Mai 2018, 240 pages)
Melba
Escobar de Nogales est journaliste et écrivaine née à Cali (Colombie) en1976.
Diplômée
en littérature à l'Universidad de los Andes à Bogota, elle est chroniqueuse
pour le journal "El Pais" de Cali, où elle a été nommé
"meilleure chroniqueuse" en 2013.
Elle a
bénéficié d’une résidence d’écrivain au sein de l'Université d'art et de design
de Santa Fe au Nouveau-Mexique.
"Le
salon de beauté" (La casa de la belleza, 2015) est son troisième roman et
le premier à être traduit en français.
Elle
vit à Bogota.
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