Franklin
est un garçon élevé à la campagne par un vieux monsieur dont on ne connait
rien. Franklin a seize ans et semble bien mûr pour son âge. On ne sait rien de sa mère,
si ce n’est son absence. Il a très peu connu son père, Edon, absent, lui aussi,
parce plus habile pour lever le coude que pour être un père. Alors que ce
dernier est sur le point de mourir, il souhaite se rapprocher de son fils, le
voir, mais surtout tenter de rattraper en quelques jours des années de
paternité manquées, et sans doute combler les blancs de l’existence de son
fils.
Seuls
quelques jours dans des paysages grandioses de Colombie britannique, jadis
territoire des ojibwe, un père et un fils font une sorte de randonnée
crépusculaire au cours de laquelle Edon et Franklin vont, enfin, faire connaissance.
Edon va peu à peu lever le mystère, retisser le fil d’une vie chaotique et
dramatique pour amener un fils sur le chemin de leurs vérités à tous les deux.
Il
n’y a rien de linéaire dans ce roman. Richard Wagamese revient souvent en
arrière et construit ainsi trois personnages que l’on apprend à connaître, à
aimer, et à ne pas juger. Au cœur de cette nature, personnage à part entière,
la parole se libère, progressivement, dans la douleur, et dans l’effort ;
mais avec au bout l’espoir, une forme de beauté, et une grandeur d’âme que l’on
ne soupçonnait pas. A ce point de vue la fin très émouvante donne une épaisseur
inattendue au vieux monsieur, à mes yeux le personnage le plus admirable de
cette histoire à la fois sombre et tendre à bien des aspects.
J’ai
beaucoup apprécié ce roman ; et c’est à avec plaisir que je retrouverai l’auteur
avec Jeu Blanc.
Les
étoiles s’éteignent à l’aube de Richard Wagamèse, traduit de l’anglais (Canada)
par Christine Raguet chez Zoé éditions (Avril 2016,290 pages), disponible en
poche chez 10/18 (Septembre2017,310 pages)
Richard
Wagamese, né en
1955 en Ontario, est l’un des principaux écrivains indigènes canadiens. En
activité depuis 1979, il a exercé comme journaliste et producteur pour la radio
et la télévision, et est l’auteur de treize livres publiés en anglais par les
principaux éditeurs du Canada anglophone. Wagamese appartient à la nation
amérindienne ojibwé, originaire du nord-ouest de l’Ontario, et est devenu en 1991
le premier indigène canadien à gagner un prix de journalisme national. Depuis
lors, il est régulièrement récompensé pour ses travaux journalistiques et
littéraires. Il est notamment le lauréat du Prix national de réussite indigène
pour les médias et les communications 2012, et du prix 2013 du Conseil canadien
des arts.
Parmi
ses derniers romans en date, Indian Horse est sorti en février 2012 et a été
récompensé par le prix du public lors de la Compétition nationale de lecture du
Canada. En 2013, Wagamese a publié Him Standing, paru chez Orca Press. Medicine
Walk (traduit en français sous le titre : Les Etoiles s'éteignent à l'aube) est
quant à lui sorti chez McClelland & Stewart en avril 2014.
Richard
a reçu le titre de docteur ès lettres honoris causa à la Thompson Rivers
University de Kamloops en juin 2010 et à la Lakehead University de Thunder Bay
en mai 2014. Il a été invité en 2011 pour donner des cours d’écriture à
l’université de Victoria.
Richard
Wagamese s'est éteint en mars 2017, à l'âge de 61 ans.
cela donne envie de découvrir!
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