dimanche 4 août 2019

La couleur de la peau


Il n’y a pas meilleur guide pour découvrir un pays que sa littérature policière.
Après Boris Quercia et son flic Santiago dans les rues éponymes, c’est  Ramon  Diaz-Eterovic qui va me promener dans les rues sombres et glauques de Santiago via un personnage avec lequel j’aurai vite fait de me familiariser.

Heredia est un détective privé qui traine son ennui et sa misère dans un Santiago plutôt mal famé et peuplé de péruviens venus cherchez là du travail et de quoi les faire vivre eux et leurs familles restées au pays.

Heredia m’a tout suite été familier ; un type sans aucun doute cabossé, mais dont on ne sait pas grand-chose ; un type qui fait rentrer ses honoraires quand la faim le tiraille et qu’il lui faut payer ses dettes, mais surtout quand il faut remplir la gamelle de Simenon. Ah ! Simenon ! Le chat philosophe ; ce bon gros matou blanc qui parle à son maître, qui lui fait la morale, et qui meuble sa grande solitude.

Je prends la série consacrée à Hérédia en cours de route ; le mystère plane pour moi à son sujet. Mais, pas d’inquiétude !

Cette fois, Herédia est contacté par un péruvien dont le frère a mystérieusement disparu. Pour lui commence une immersion dans ce monde des invisibles, et des sans- grade ; celui des vagabonds, des tripots et d’une ville qui ne veut plus de ses travailleurs de l’ombre (Quercia avait d’ailleurs déjà abordé ce thème).

Voilà un polar efficace, d’un rythme raisonnable, très actuel dans sa problématique, et dont l’univers est à la fois familier (par son personnage récurent et son chat) et dépaysant. C’est avec un immense plaisir que je repartirai en ballade avec Hérédia et Simenon !

La couleur de la peau de Ramon Díaz-Eterovic, traduit de l’espagnol (Chili) par Bertille Hausberg, chez Métailié (Avril 2008, 260 pages), et au format poche (Avril 2016, 240 pages)


Né à Punta Arenas en 1956, Ramon Díaz-Eterovic est l’un des leaders incontestés de la nouvelle génération d’écrivains -nés depuis 1948- qui symbolisent le mouvement artistique le plus attrayant de la scène culturelle du Chili des années 90.
Parallèlement à son travail d’écriture, Díaz-Eterovic participe activement à la Société des Ecrivains du Chili, qu’il a présidé de 1991 à 1993.
Ramon Díaz-Eterovic est un écrivain très prolifique, il a publié un grand nombre de nouvelles et de story-boards pour des dessins animés et de la poésie.
Il manifeste un intérêt profond pour la psychologie humaine et une forte intuition pour les histoires à intrigues. Ramon Díaz-Eterovic a été récompensé par de nombreux prix littéraires, et parmi eux, par le prix renommé Anna-Seghers 1987 en Allemagne, le prix Dashiel Hammett en Espagne et en 2007, le prix municipal de Littérature de Santiago (Chili).

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