samedi 28 décembre 2019

Martin Eden


Depuis le temps que je voulais lire ce titre culte de l’auteur ; depuis le temps que je reculais, que je repoussais, que je remettais à plus tard. Il aura juste fallu que sorte récemment le film, pour qu’enfin, je fasse connaissance avec ce Martin Eden dont on me disait tant de bien.
Et ils ont eu raison, celles et ceux qui, bien avant moi l’ont aimé. Il y aura un avant et un après Martin Eden. Avant Jack London, c’était le Croc-blanc de ma jeunesse.
Désormais, il y aura Martin Eden !

Comment ne pas être bouleversée par ce jeune homme luttant contre tous les déterminismes sociaux, apprenant nuit après nuit tout ce qui lui était possible d’apprendre, d’une part pour s’élever socialement et intellectuellement afin de conquérir la belle et si lointaine Ruth, et d’autre part devenir un écrivain reconnu.

Il fallu du courage à Martin pour conquérir un à un les codes de la bourgeoisie pour se montrer digne d’épouser Ruth qui ne soupçonne rien de la misère dans laquelle Martin vit.

Jack London campe un personnage torturé, aussi handicapé par la misère que par sa supérieure intellectuelle conquise à l’arrachée.

Il y a dans ce personnage une tragédie bouleversante à laquelle personne ne peut mettre fin.

Ce roman écrit il y presque un siècle est d’une modernité stupéfiante.

Martin Eden de Jack London, diverses traductions, et disponible en poche chez Le livre de poche, Phébus, 10/18 ,Folio (420, 470,480,590 pages)


John Griffith Chaney, dit Jack London, est né en 1876 à San Francisco et connaît une enfance misérable qui le mène, dès quinze ans, à une vie d’errance. Marin, blanchisseur, ouvrier dans une conserverie de saumon, pilleur d’huîtres, chasseur de phoques avant de devenir vagabond et de connaître la prison, il accumule les expériences et adhère au Socialist Labor Party en avril 1896. La ruée vers l’or du Klondike en 1897 le compte parmi les aventuriers, mais il sera rapatrié atteint du scorbut sans avoir fait fortune. C’est pourtant dans le Grand Nord canadien qu’il trouve ses premières sources d’inspiration et que, la mémoire pleine de souvenirs épiques, il se lance dans l’écriture en rédigeant des nouvelles pour les grands magazines. Le Fils du Loup, son premier recueil de nouvelles, paraît en 1900. Le véritable succès arrive pourtant avec L’Appel sauvage (aussi appelé L’Appel de la forêt) en 1903. Croc-Blanc sort en 1905 et sera de nouveau un énorme succès d’édition. Repris par sa soif d’aventures, désormais financièrement à l’aise, Jack London fait construire un bateau ultramoderne, le Snark, et entreprend à son bord un voyage autour du monde. Malade, obligé de s’arrêter en Australie en 1908, il rentre en Amérique sans avoir réalisé son projet et s’occupe alors de son ranch tout en continuant à militer. Atteint de maladies multiples, buvant trop, sa santé déclinant, il séjourne plusieurs mois à Hawaii et décède le 22 novembre 1916 à l’âge de quarante ans.

3 commentaires:

  1. Je l'ai lu il y a peu également et comme toi je suis totalement conquise par cette histoire et ce personnage. Incontestablement l'une de mes meilleures lectures de l'année.

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  2. Coucou !! Pour moi aussi, il y a un avant/après, et le bonheur de savoir qu'il existe des livres, encore, qui toute ma vie continueront de m'éblouir ! Martin Eden aurait survécu s'il était devenu socialiste, s'il était resté solidaire de sa classe sociale pour lutter contre l'exploitation des sien·nes par la bourgeoisie !

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