Depuis
le temps que je voulais lire ce titre culte de l’auteur ; depuis le temps
que je reculais, que je repoussais, que je remettais à plus tard. Il aura juste
fallu que sorte récemment le film, pour qu’enfin, je fasse connaissance avec ce
Martin Eden dont on me disait tant de bien.
Et
ils ont eu raison, celles et ceux qui, bien avant moi l’ont aimé. Il y aura un
avant et un après Martin Eden. Avant Jack London, c’était le Croc-blanc de ma
jeunesse.
Désormais,
il y aura Martin Eden !
Comment
ne pas être bouleversée par ce jeune homme luttant contre tous les déterminismes
sociaux, apprenant nuit après nuit tout ce qui lui était possible d’apprendre,
d’une part pour s’élever socialement et intellectuellement afin de conquérir la
belle et si lointaine Ruth, et d’autre part devenir un écrivain reconnu.
Il
fallu du courage à Martin pour conquérir un à un les codes de la bourgeoisie
pour se montrer digne d’épouser Ruth qui ne soupçonne rien de la misère dans
laquelle Martin vit.
Jack
London campe un personnage torturé, aussi handicapé par la misère que par sa supérieure
intellectuelle conquise à l’arrachée.
Il
y a dans ce personnage une tragédie bouleversante à laquelle personne ne peut
mettre fin.
Ce
roman écrit il y presque un siècle est d’une modernité stupéfiante.
Martin
Eden de Jack London, diverses traductions, et disponible en poche chez Le livre
de poche, Phébus, 10/18 ,Folio (420, 470,480,590 pages)
John
Griffith Chaney, dit Jack London, est né en 1876 à San Francisco et
connaît une enfance misérable qui le mène, dès quinze ans, à une vie d’errance.
Marin, blanchisseur, ouvrier dans une conserverie de saumon, pilleur d’huîtres,
chasseur de phoques avant de devenir vagabond et de connaître la prison, il
accumule les expériences et adhère au Socialist Labor Party en avril 1896. La
ruée vers l’or du Klondike en 1897 le compte parmi les aventuriers, mais il
sera rapatrié atteint du scorbut sans avoir fait fortune. C’est pourtant dans
le Grand Nord canadien qu’il trouve ses premières sources d’inspiration et que,
la mémoire pleine de souvenirs épiques, il se lance dans l’écriture en
rédigeant des nouvelles pour les grands magazines. Le Fils du Loup, son premier
recueil de nouvelles, paraît en 1900. Le véritable succès arrive pourtant avec
L’Appel sauvage (aussi appelé L’Appel de la forêt) en 1903. Croc-Blanc sort en
1905 et sera de nouveau un énorme succès d’édition. Repris par sa soif
d’aventures, désormais financièrement à l’aise, Jack London fait construire un
bateau ultramoderne, le Snark, et entreprend à son bord un voyage autour du
monde. Malade, obligé de s’arrêter en Australie en 1908, il rentre en Amérique
sans avoir réalisé son projet et s’occupe alors de son ranch tout en continuant
à militer. Atteint de maladies multiples, buvant trop, sa santé déclinant, il
séjourne plusieurs mois à Hawaii et décède le 22 novembre 1916 à l’âge de
quarante ans.
Je l'ai lu il y a peu également et comme toi je suis totalement conquise par cette histoire et ce personnage. Incontestablement l'une de mes meilleures lectures de l'année.
RépondreSupprimerBeaucoup aimé également !
RépondreSupprimerCoucou !! Pour moi aussi, il y a un avant/après, et le bonheur de savoir qu'il existe des livres, encore, qui toute ma vie continueront de m'éblouir ! Martin Eden aurait survécu s'il était devenu socialiste, s'il était resté solidaire de sa classe sociale pour lutter contre l'exploitation des sien·nes par la bourgeoisie !
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