mardi 25 février 2020

Le silence d’Isra


Émigrer, est-ce l’assurance d’une vie meilleure pour les femmes venant de pays, ou issues de cultures ne leur donnant pas la place sociale à laquelle elles ont légitimement droit ?

Isra est une palestinienne ; fille donc rien dans une famille qui n’a d’attention que pour les garçons. Isra est une bouche à nourrir dont il faut très vite se débarrasser ; Ses parents n’ont de cesse de lui présenter des prétendants, alors qu’elle n’aspire qu’à lire. Mariée de force à un type plus âgée qu’elle, elle pense pouvoir gagner une certaine liberté une fois arrivée à New-York avec son nouveau mari…Lourde déconvenue pour celle qui se retrouve avec sa belle-famille à devoir choyer une belle -mère tyrannique, à devenir une esclave ménagère, mais surtout devoir enfanter un garçon le plus rapidement possible….

Etaf Rum alterne le point de vue de trois femmes, issues de trois générations de cette famille. Fariba, la belle-mère, dont on apprend au fil des pages l’histoire et les secrets, Isra et sa fille ainée Deya, bien résolue à faire des études contre l’avis de sa famille et à refuser le mariage imposé par sa famille. Deya, est une jeune fille de son temps, qui trouve la force et le réconfort dans les lectures avec sa tante.

Dans un premier temps j’ai été happée par cette histoire de femmes rebelles. Mais, l’auteur y met tellement de violence (sans doute réelles) qu’à mes yeux l’ensemble est devenu trop caricatural pour être finalement totalement crédible. J’ai du mal à croire qu’à New-York, en 2008, les choses peuvent se passer comme le décrit l’auteur…

L’ensemble ne manque pourtant pas de qualité, mais sans doute aurais-je été plus sensible à davantage de nuance …

Un grand merci aux éditions de l’observatoire et à Babélio pour la lecture de ce livre dans le cadre de la masse critique .

Le silence d’Isra d’Etaf Rum, traduit de l’américain par Diniz Galhos, aux éditions de l’observatoire (Janvier 2020 ; 430 pages)



Issue d'une famille d'immigrés palestiniens, Etaf Rum est née à Brooklyn en 1989. Elle enseigne la littérature américaine en Caroline du Nord, où elle réside avec ses deux enfants.

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