La
littérature thaïe est rare ; de mémoire, je n’en avais jamais vu sur les
tables de mon libraire. C’est avant tout la curiosité qui m’y a poussé, et je
ne l’ai pas regretté !
J’y
ai retrouvé ce qui fait l’essence de la littérature asiatique, à savoir le côté
introspection, une ambiance, et un rythme caractéristique.
Nopporn,
alors étudiant au Japon, s’éprend chastement d’une femme de quinze ans son ainé
épouse d’un haut dignitaire thaï qui lui demande de veiller à ce que son épouse
ne s’ennuie pas dans son pays d’adoption.
Ce
roman relate cet amour impossible, entre un homme et une femme que tout oppose ;
un jeu subtil, une sorte de cache-cache dans lequel personne ne se dévoile
vraiment ; ni n’assume réellement.
Une
histoire de passion triste et sage ; d’une transgression impossible et
impensable dans cette société corsetée et codée.
Il
transpire de cet opus une ambiance particulière qui pourra rebuter le lecteur.
Pour ma part, je l’ai appréciée. Je me suis laissé embarquer par ce court récit,
original, désuet et tout en contraste. Un roman à découvrir !!
Sur
le mont Mitaké de Sibourapâ, traduit du thaï par Marcel Barang, aux éditions
Zoe (Novembre 2018,176 pages)
Sîbourapâ, nom de plume de Kulap
Saipradit (1905 - 1974), fut un intellectuel et romancier thaïlandais très
engagé dans la lutte pour la justice sociale et contre la censure. Ses actions
et ses écrits lui valurent plusieurs années de prison et l'exil. Avec sa femme,
il traduisit en thaï de nombreux auteurs étrangers comme Jane Austen, Tchekhov,
Gorki. Sur le Mont Mitaké (titre original Derrière le tableau, "Khang Lang
Phap") reste son chef-d'œuvre, toujours étudié en Thaïlande et considéré
aujourd'hui comme un des vingt plus grands romans de la littérature thaïe.
C’est sa première traduction en français.
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