dimanche 26 avril 2020

Les mains vides


Il savait qu’il vivait les derniers moments d’une ville en voie d’extinction, où lui et tant d’autres avaient vécu pendant des années en s’appropriant les rues et les cafés.

Rien ne va vraiment plus dans le monde de Sonéri, et en particulier à Parme où en prime la chaleur accable la ville et les hommes. Cela commence déjà par le vol de l’accordéon du brave Gondo, figure locale qui gagnait sa vie sur les marches du théâtre. Puis bientôt, on découvrira le corps d’un commerçant du centre-ville. Soneri, commissaire de son état, mène l’enquête. Soneri découvre une face bien sombre d’une société en pleine mutation. Soneri semble comme déconnecté, comme un étranger dans sa ville qui brutalement semble avoir changé de visage. Et c’est davantage cela, plutôt que la résolution de l’enquête, qui va intéresser notre commissaire. Comment en est-on arrivé là ?

Ouvrir un ouvrage de Valerio Varesi, c’est d’abord s’enfoncer dans une ambiance, une atmosphère. C’est accepter de prendre le temps d’aller, de humer l’air du temps et de poser un regard nostalgique sur ce qui fût, et de s’interroger sur le vers quoi on va. Soneri se fait assez sombre, et résigné sur les nouveaux démons d’un monde qu’il ne reconnait plus.

Dans une vie de lectrice, il faut quelques valeurs sures, des amis que l’on retrouve à intervalle régulier ; Soneri est de ceux-là ! Et cela rassure de les savoir à portée de main pour passer en leurs compagnie de délicieux moments de lecture !

Les mains vides de Valerio Varesi, traduit de l’italien par Florence Rigollet, aux éditions Agullo (Avril 2019, 260)



Né à Turin de parents parmesans, Valério Varesi est diplômé en philosophie de l’Université de Bologne après une thèse sur Kierkegaard.

Il devient journaliste en 1985, collabore à plusieurs journaux et est actuellement rédacteur de "Repubblica" à Bologne.

Il publie "Ultime notizie di una fuga", son premier roman, en 1998.

Il est l’auteur de onze romans au héros récurrent, dont "Le fleuve des brumes" nominé au prestigieux prix littéraire italien Strega ainsi qu'au Gold Dagger Award en Grande Bretagne, et de "La pension de la via Saffi", ″ Les ombres de Montelupo″, ″Les mains vides ″(2019),et ″Or encens et poussière″ (à paraître en mai 2020)

Les enquêtes du commissaire Soneri, amateur de bonne chère et de bons vins parmesans, sont traduites en huit langues.
 


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