Il
aura fallu pas moins de 800 pages à Obama pour faire le récit de son premier
mandat à la
Maison Blanche ; premier mandat, incluant naturellement les presque deux années de campagne alors qu’il n’est un jeune sénateur inconnu du grand public.
Avant de s’engager en politique, presque par hasard, et sans vraiment l’assentiment de son épouse, Obama est avant tout un jeune homme instruit qui se cherche beaucoup, engagé dans le travail social, mais déjà très au clair avec ses convictions profondes.
Quatre années de présidence s’apparentent à un véritable parcours du combattant tant la conquête du pouvoir est longue et difficile, et à une aventure de chaque jour. La Maison Blanche est une ruche permanente, une presque prison dont le locataire peine à s’extirper pour tenter de vivre un semblant de vie normale.
De plus, arrivant après la présidence Bush, Obama a dû très vite affronter la crise financière qui affectât le monde entier, de même que les printemps arabes et les multiples terrains de guerre laissés par ses prédécesseurs.
C’est avec respect, et aussi beaucoup d’humour qu’Obama relate les différents dirigeants internationaux avec lesquels il a travaillé au cours de son premier mandat. Si les portraits ne sont pas toujours très flatteurs, ils montrent un grand sens de l’observation.
En outre, si les crises internationales occupent une bonne part de ce récit, la politique intérieure n’est pas en reste avec notamment la mise en place de la couverture médicale promise lors de sa campagne, la gestion d’une marée noire majeure dans le golfe du Mexique. Cheminer au cœur des institutions américaines est une chose passionnante, autant parce qu’elles sont complexes, que parce qu’au fond tout n’est que pragmatisme, négociations et compromis, surtout après deux ans de pouvoir, et l’inévitable revirement politique des élections de mi-mandat.
Comme commandant en chef, on découvre un Président pas toujours en accord avec ses généraux, un homme soucieux de ses soldats, un homme qui prend le temps de la réflexion, de la concertation avant d’engager des troupes supplémentaires et de décider d’une opération périlleuse. Le terme de ce récit est d’ailleurs l’épisode de la capture de Ben Laden
Si Obama se raconte en tant que POTUS, il y a aussi Barak, l’époux et le père. Il y a un côté intime (non négligeable) à ce récit nous montrant un homme comme les autres, inquiet du bien-être de sa femme, préoccupé de la préservation de l’enfance de ses deux petites filles ; un homme respectueux des institutions qu’il tente de servir de son mieux avec ses doutes et ses convictions, conscient de ses limites.
Ce livre aura nécessité pas moins de trois traducteurs qu’il faut saluer pour le rendu final : sérieux, documenté, précis, technique, et accessible à la fois.
Si quelque fois, il aurait gagné à plus de concision (notamment quand il est question des affaires intérieures), ce livre n’en reste pas moins passionnant pour autant. Il reflète le charisme et la classe qui se dégage de cet homme qui a su, en toute circonstance durant ses 8 années de présidence, donner une image respectable de son pays (n° 45 ne pourra pas en dire autant…)
Une terre promise de Barak Obama, traduit de l’américain par Pierre Demarty, Charles Recoursé et Nicolas Richard, chez Fayard (Novembre 2020, 830 pages)
Barack Obama a été le 44e président des États-Unis. Élu en novembre 2008, il a accompli deux mandats successifs à ce poste. Il est l’auteur de deux autres ouvrages, qui ont tous deux figuré dans la liste des meilleures ventes du New York Times : Les Rêves de mon père et L’Audace d’espérer. Il a reçu le prix Nobel de la paix en 2009. Il vit à Washington avec sa femme, Michelle. Ils ont deux filles, Malia et Sasha.
Un homme d’exception . Ce roman semble complet et intéressant.
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