mercredi 10 mars 2021

Faux poivre ; Histoire d’une famille polonaise

 

C’est à la faveur de quelques photos reçues par son père que l’auteur a entrepris un important travail de recherche au sujet des membres de sa famille dont elle ignorait tout, ou presque. 
Si sa famille maternelle est catholique, la branche paternelle est ce qu’elle appelle sa famille juive. Si son père fût rescapé des camps,

Nombreux sont ceux qui ont péri, alors que quelques-uns sont partis ″à temps″ aux quatre coins du globe. C’est grâce à ces derniers, et les quelques clichés, et la parole libéré de ce père longtemps mutique, que l’auteur à entrepris un imposant travail de recherche et de mémoire.

Le présent ouvrage en est le résultat, plutôt réussi, accessible malgré une certaine complexité généalogique, les difficultés inerrante à l’usage courant des diminutifs et surnoms sans que cela soit toujours clairement explicite de la part de l’auteur.

Il n’empêche, ce recueil montre très bien dur plusieurs générations, la sociologie polonaise, la quasi imperméabilité entre les communautés juives et chrétiennes, leurs différences sociales et culturelles avec tout ce que cela à impliqué sur le comportement des ″ polonais ″ lors de la montée du nazisme, et de la mise en place des mesures anti-juives. Il y a eu autant d’aveuglement, de courage que de lâcheté voire d’ignominie.

Sans parti pris, l’auteur n’élude rien, ne juge personne mais raconte, au travers de l’histoire de sa famille, l’histoire complexe et douloureuse de son pays.

Un ouvrage très intéressant, vivant, abondamment documenté et illustré de photos de qualité ; différent de tout ce que j’ai pu lire sur le sujet et la période, et pourtant complémentaire.

Faux poivre ; Histoire d’une famille polonaise de Monika Sznajderman, traduit polonais par Caroline Raszka-Dewez, aux éditions Noir sur blanc (Février 2021,290 pages)


Monika Sznajderman dirige la maison d’édition Czarne, qu’elle a fondée avec son mari, l’écrivain Andrzej Stasiuk. Née en 1959, elle a obtenu son doctorat en sciences humaines à l’Institut d’art de l’Académie polonaise des sciences à Varsovie. Elle s’intéresse à l’anthropologie de la modernité (en particulier aux problèmes de la culture audiovisuelle populaire) et aux formes de l’imaginaire religieux contemporain. Auteure de plusieurs essais, elle a également dirigé, avec l’éditrice allemande Katharina Raabe, deux ouvrages collectifs réunissant des auteurs de toute l’Europe et parus aux Éditions Noir sur Blanc : Last & Lost. Atlas d’une Europe fantôme (2007) et Odessa Transfer. Chroniques de la mer Noire (2011).

 

 

1 commentaire:

  1. Un grand merci pour cette très belle contribution à notre mois thématique ! C'est un livre que je note, il a l'air très intéressant et nous permet de revisiter l'histoire de la Pologne au XXème siècle. Patrice - Et si on bouquinait un peu ?

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