Sans doute m’aurait-il été utile d’avoir déjà lu un ouvrage de l’auteur pour aborder celui-ci ; si ce n’est pour connaître un peu son univers, celui du couple….
Nous sommes dans l’Angleterre de la fin des années 60.
Phyllis et Roger sont un couple traditionnel, très middle class supérieure. Lui est haut-fonctionnaire, et elle, reste à la maison entre l’éducation de Colette et Hugh, des enfants bien comme il faut, éduqués à l’anglaise entre école privée et pensionnat, et ses sorties shopping avec l’argent du mari.
Une vie à la campagne lisse et sans histoire à l’écart des foules citadines jusqu’au jour où, le loup fait son entrée dans la bergerie et démantèle complètement un édifice qu’on imaginait immuable.
Phyllis à la faveur d’un repas entre amis, elle flashe sur Nicholas, son exact opposé ; il est jeune, beaucoup trop jeune pour elle, en tout cas selon les critères de l’époque, pas vraiment installé dans la vie, sans le sou, pas très propre sur lui, et pire encore gauchiste à souhait.
On pourrait penser qu’il s’agisse d’une tocade, d’une amourette passagère, histoire de mettre un peu de sel dans une vie trop rangée et insipide.
Et non ! La révolution est en marche. Elle quitte, mari, enfants et confort bourgeois sans l’ombre d’un regret.
Tessa Hadley, dans une écriture fluide et simple, nous brosse le portrait d’une femme qui se libère, et choisit l’amour plutôt que les arrangements avec les conventions sociales du moment.
Sur la forme, j’ai assez peu de griefs à faire ; l’ouvrage se lit bien, dégage une certaine fraicheur, dégage une atmosphère on ne peut plus british -bien que je n’en sois pas très friande.
En revanche, j’ai eu davantage de mal avec le fond. Personnellement je goûte peu à ces histoires sentimentales. Cette histoire en particulier, me semble tout de même à plus d’un titre, trop peu crédible à mon sens. J’ai du mal à comprendre l’attitude passible de Roger dans le rôle du cocu. Quant aux révélations finales, je suis perplexe également.
Free love, s’avère être une lecture agréable, divertissante, mais pour moi, sans réelle portée, ni grand intérêt et vite oubliée !
Free love de Tessa Hadley, traduit de l’anglais par Hannah Faure, aux éditions Bouquins (Août 2022, 350 pages)
Tessa Jane Hadley, née Nichols, est une écrivaine.
Elle a étudié la littérature à l'Université de Cambridge avant d'obtenir son MA en écriture créative à l'Université Bath Spa en 1994 et son doctorat à l'Université de l'Ouest de l'Angleterre en 1998. Elle enseigne l'écriture créative à l'Université Bath Spa depuis 2016.
En 1982, elle épouse Eric Hadley, enseignant, dramaturge et auteur.
"Incidents domestiques" (Accidents in the home, 2002), son premier roman, fut sélectionné pour le Guardian First Book Award.
Elle a également publié un ouvrage sur l'imagination et le plaisir chez Henry James: "Henry James and the Imagination of Pleasure" (2002). Son roman "Le passé" (The Past) est paru en 2015.
Auteur de six romans et de deux recueils de nouvelles, elle est considérée comme l'un des plus brillants écrivains contemporains de son pays. Ses ouvrages, très réalistes, se concentrent souvent sur les relations familiales et mettent en scène des personnages de la classe moyenne, la plupart du temps des femmes.
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