Dans les années 40….
Parce qu’Henry souhaitait avoir sa propre ferme, Laura, son épouse ne peut que le suivre dans ce trou perdu du vieux Sud. Laura, est une citadine, éduquée, ouverte d’esprit. C’est dans la boue, et l’inconfort, qu’elle et Henry vont élever leurs deux filles Amanda Leigh et Isabelle.
Jamie, le frère d’Henry, de19 ans son cadet est au front. Aviateur dans le Pacifique, il travaille de pair avec ses collègues noirs ; c’est complètement brisé qu’il revient du front, se réfugiant dans l’alcool et les femmes.
Florence et Hap, sont les employés noirs de la ferme. Leur fils Ronsel se bat en Europe.
Laura, qui est une jeune femme éduquée, moderne d’état d’esprit. Elle est confrontée de plein fouet au racisme, la ségrégation. Si au fond, le couple n’est pas ségrégationniste, la situation, et les lieux font que malgré tout ils se rangent plutôt des valeurs dominantes ; plus par pragmatisme. Il en est autrement pour le beau-père qui lui a porté la cagoule.
Lorsque Ronel rentre d’Europe, où il a pu prendre un peu de large par rapport à sa couleur de peau, c’est comme une chappe de plomb qui s’abat sur lui. Son retour au pays sonne la fin d’une certaine liberté ; son passé va même le rattraper. L’Europe a été pour lui, en dépit de la guerre une parenthèse de liberté dans sa condition de noir, alors que dans son vieux sud, il n’est qu’un nègre, un homme de seconde zone qui ne peut que fréquenter les gens comme lui ; le Klan est un acteur incontournable des lieux….
Hillary Jordan a construit son histoire sous le prisme de ses six personnages principaux qui prennent tour à tour la parole. Cela donne une respiration bienvenue à un récit dur, tendu et âpre. Dans cette sauvagerie, Hillary Jordan est parvenue à donner de l’épaisseur à ses personnages, du plus vil comme le beau-père de Laura, raciste indécrottable, aux plus attachants comme Laura qui s’accroche, ou Florence.
Mississipi est un roman envoutant, dur par moment, tendu ; celui de la cruauté humaine.
Mississippi d’Hillary Jordan, traduit de l’américain par Michèle Albaret-Maatsch, aux éditions Belfond (2010,364 pages) et 10/18 (2011,370)
Hillary Jordan a grandi à Dallas, au Texas et Muskogee, Oklahoma. Elle a obtenu un BA en anglais et en sciences politiques au Wellesley College et a passé quinze ans à travailler comme rédacteur publicitaire avant de commencer à écrire de la fiction. Elle a obtenu son MFA en création littéraire de l'Université Columbia.
Mudbound, publié par Algonquin Books en Mars 2008, est son premier roman. Il a remporté en 2006 Bellwether Prix de la Fiction , décerné tous les deux ans à un premier roman inédit qui traite des questions de justice sociale, et a été le NAIBA 2008 (New Atlantic libraires indépendants Assoc.) Fiction Livre de l'année . Il a remporté un Award 2009 Alex de la Library Association américaine et a été longlisted pour le 2009 IMPAC Dublin Literary Award . Paste Magazine nommé Mudbound l'un des dix romans premier sommet de la décennie.
Ah mais, dès le début ton résumé m'a rappelé le sujet du film Mubound que j'ai vu ce mois-ci sans savoir qu'il était tiré de ce roman!j'ai beaucoup aimé l'adaptation ! Merci de ta participation au challenge !
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