Les vertueux

Algérie, peu avant la Grande guerre…

Yacine est un jeune berger, et pauvre. Chez lui, il y a des principes, une morale. Un jour, il est embarqué, et amené chez le caïd du coin, maître des lieux à qui personne, absolument personne ne résiste ! Le caïd a décidé que ce serait Yacine qui partirait se battre sur le continent pour défendre la mère patrie à la place de son fils. Aucune discussion possible. Le chantage vis-à-vis de sa famille est de mise, les promesses du grand soir à son retour pleuvent. Yacine n’a pas le choix….

Durant l’enfer de Verdun, Yacine se fera des amis, verra tomber nombre de ses camarades

Le retour ne se fera pas sans mal. Yacine fera l’apprentissage du mensonge, des désillusions successives. Yacine devra apprendre à se batte contre lui-même, contre l’argent facile ; se méfier des mauvaises fréquentations ; souvent il prend pour les autres. Il encaisse, tient son cap. Car Yacine est une bonne personne, un pur, un naïf ; il a au fond de lui un socle éducatif solide qui lui permet une certaine résilience.

Yasmina Khadra revient avec brio au grand roman, celui qui d’un bout à l’autre tient le lecteur par son souffle et son ambition. Il dresse le portrait d’un jeune homme attachant dans l’Algérie de l’entre-deux guerre.

J’ai beaucoup apprécié cet opus, de facture et construction classique. Ecrit avec élégance, ce roman se veut palpitant et envoutant même si, à mon humble avis, il reste un cran en dessous de Ce que le jour doit à la nuit !

Les vertueux de Yasmina Khadra, aux éditions Mialet-Barrault (Août 2022, 545 pages)