Dans la Drôme huguenote des années 1800, il est question d’une femme portant un prénom des plus originaux.
Ce sont ceux qui l’ont côtoyée, aimée, redoutée, ou même défiée qui en parle le mieux. Elle est née dans la Drôme, sur les terres protestantes ; destinée à une vie rude, et aux travaux de la ferme. Elle n’aura de cesse de s’instruire, aidant durant ses jeunes années l’instituteur du village. Elle dénote dans son milieu où les femmes ne sont que des ventres à produire des fils. Nézida se choisit une autre vie ; refuse le prétendant que sa famille lui destine. C’est ailleurs qu’elle rencontrera celui pour qui son cœur bat ; C’est à la ville qu’elle ira mener sa vie, loin des tâches traditionnellement dévolues à son milieu. Nézida n’en oublie pas pour autant son éducation protestante. Elle s’investit beaucoup auprès des malades, voudra se former, avoir un métier, un vrai.
On ne voit pas cela d’u très bon œil. Seul Augustin son mari la soutient, et comprend son désir d’émancipation et de de liberté.
C’est cette vie courte et fulgurante que raconte successivement les protagonistes de ce court et intense roman choral.
Fabuleusement écrit, intense, cet opus dévoile toute la finesse au fil des pages que l’on dévore et que l’on savoure en même temps.
Comme on l’apprendra en épilogue, cette histoire raisonne fortement dans l’histoire familiale de son auteur. De ses recherches est né ce premier roman, et si j’ai bien lu entre les lignes, l’auteur a encore des choses à nous dire ….
Une bien belle découverte !
Nézida de Valérie Paturaud, aux éditions Liana Levi (Avril 2020, 180 pages)
Valérie Paturaud a exercé le métier d’institutrice dans les quartiers difficiles des cités de l’Essonne après avoir travaillé à la Protection judiciaire de la jeunesse. Installée depuis plusieurs années à Dieulefit, elle s’intéresse à l’histoire culturelle de la vallée, haut lieu du protestantisme et de la Résistance. Avec son premier roman, Nézida (Liana Levi, avril 2020), elle signe un récit polyphonique intense et émouvant.
le sujet du roman m'attire beaucoup, au cours de ma carrière de soignante j'ai souvent travaillé avec des organismes protestants très investis par exemple auprès des femmes battues, dans la prise en charge de la douleur à une époque on l'on n'en parlait pas mais aussi autour des personnes emprisonnées, je suis donc intéressée par le personnage de ce roman et son parcours je note donc ce livre immédiatement
RépondreSupprimer