J’aurai donc longtemps tourné autour de ce roman, qui a eu grand succès à sa parution. C’est sans doute un peu pour cela que j’ai tant hésité, et maintes fois remis à plus tard sa lecture ; mais surtout par sa réputation de roman d’atmosphère, moi qui d’ordinaire n’aime pas trop cela, et préfère quand cela bouge un peu…
Les bibliothécaires ont donc eu raison d’insister, de le laisser bien en avant avec ses petits cœurs collés sur la couverture, histoire de bien montrer, si l’on pouvait encore douter, qu’il était très bien, qu’elles l’avaient beaucoup aimé !
Et bien, moi aussi, je l’ai beaucoup aimé ! Et même que son atmosphère un peu spéciale ne m’a même pas rebuté ; je dirais presque que ce roman m’a envouté ; c’est dire !
Nous sommes à Amsterdam, et l’action se passe entre 1686 et 1687, en plein siècle d’or néerlandais ; ville de riches marchands, de belles demeures familiales…
Petronella, Nella pour les intimes, est une jeune fille assez pauvre, orpheline de père ; elle quitte sa province pour épouser Johannes, un riche marchand beaucoup plus âgé qu’elle, souvent absent, mari assez peu concerné par son épouse qui attend désespérément l’amour et l’affection. A la place elle reçoit une étrange maison de poupée à l’image de sa maisonnée qu’elle occupe avec Marin, la sœur de son mari, et deux domestiques Otto et Cornelia.
Cette maison de poupée existe, elle est exposée au superbe Rijksmuseum, et a naturellement inspirée l’auteur dans la conception de son roman construit bien entendu autour du mystère qui entoure cette maison qu’un étrange Miniaturiste anime.
Nella comprend assez mal le fonctionnement de cette famille Brandt. Sa belle sœur l’ignore, la rudoie souvent ; son mari la délaisse…le Miniaturiste va peu à peu lever le voile qui entoure cette famille, et les mœurs en vigueur à l’époque. Il faut bien se remettre dans le contexte rigoriste d’une société imprégnée de calvinisme, laissant peu de place aux femmes, et à la diversité. Et pourtant, Nella nous apparait comme une féministe avant l’heure, une femme bien décidée à gagner en liberté et à s’émanciper alors que rien ne lui est épargner.
Jessie Burton de par son écriture, ses descriptions parfaitement documentées, son sens de la narration, parvient à restituer le contexte historique de ce roman et lui donne une allure fantastique que j’ai beaucoup appréciée. Je me suis laissé porter par la lenteur et la magie qui émane de cet opus, passionnant, original et brillant. Il me tarde de lire la suite….
Miniaturiste de Jessie Burton, traduit de l’anglais par Dominique Letellier, aux éditions Gallimard (Mars 2015,501 pages ; 2017,506 pages pour la version poche)
Jessica Kathryn Burton est une écrivaine et actrice anglaise.
Elle a étudié l'anglais et l'espagnol à l'Université d'Oxford, puis a poursuivi ses études à la Central School of Speech and Drama à Londres. Elle devient comédienne pour le théâtre et la télévision. Jessie Burton a joué en 2008 au National Theatre de Londres dans "The Hour We Knew Nothing of Each Other" (L'Heure où nous ne savions rien l'un de l'autre) de l’auteur allemand Peter Handke.
En 2014, elle publie son premier roman "Miniaturiste" ("The Miniaturist"). Situé à Amsterdam en 1686-1687, le roman est inspiré par la maison de poupée de Petronella Oortman (1656–1716), aujourd'hui au Rijksmuseum, bien qu'il ne s'agisse pas d'un roman biographique. L'auteure a mis quatre ans pour l'écrire.
Devenu best-seller international, il a obtenu de nombreux prix dont le Specsavers National Book Awards 2014 : Livre de l'année. Depuis 2016, le livre s'est vendu à plus de 1 million d'exemplaires dans 37 pays. Il a été adapté en mini-série par la BBC en 2017, avec Anya Taylor-Joy dans le rôle de Petronella "Nella" Brandt.
Son second roman, "Les filles au lion" ("The Muse", 2016) a été nommé pour les Books Are My Bag Readers' Awards 2016. L'action se situe à la fois durant la guerre d'Espagne (1936-1939) et dans le Londres des années 1960.
Jessie Burton s'inspire du conte "Le Bal des douze princesses" des frères Grimm pour écrire une version intitulée "Douze Princesses rebelles" ("The Restless Girls", 2018), son premier roman pour la jeunesse, qui s’inscrit volontairement dans le courant féministe. "Medusa" (2021) est son deuxième livre jeunesse.
"Les secrets de ma mère" ("The Confession", 2019), son troisième roman pour adultes est suivi de "La Maison dorée" ("The House of Fortune", 2022).
un roman que j'ai beaucoup aimé et c'est peu dire, beaucoup beaucoup aimé, il faut dire que j'aime l'histoire des pays bas ou de la Flandre, ce sont des lieux que j'aime
RépondreSupprimerj'avais regardé la série faite à partir du roman, correcte mais sans plus
Bonjour Mimipinson, un bon premier roman mais je trouve que des personnages ne sont pas assez fouillés comme le mari. Bon après-midi.
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