Allez donc savoir pourquoi, alors que mon parcours avec Antoine Choplin n’est pas des plus réguliers, je lui reste fidèle ; tantôt il me prend la main tantôt il me laisse de côté. Antoine Choplin n’a pas son pareil pour nous raconter des histoires, sans vraiment d’histoire en réalité. C’est sa plume, assurément poétique, sans ornements inutiles ; c’est aussi une atmosphère, un lieu, plutôt resserré qu’il prend pour unique décor ; pas un huis-clos, mais pas loin non plus.
Cette fois, nous prendrons la direction du Japon, une toute petite île et son usine où travaille Masao, un homme bien seul. Un jour, sa fille vient le retrouver à la sortie. Cela fait longtemps qu’ils ne se sont pas vus.
Ce court récit prend place autour des retrouvailles entre un père et une fille. En alternant les points de vue, Antoine Choplin aborde la culpabilité d’un père qui cherche à rattraper ce qu’il pense ne pas avoir fait. Il va devoir prendre des décisions autour d’une barque qu’il a lui-même construite et à laquelle il tient particulièrement. L’art est aussi au cœur de ce récit ; Harumi l’architecte, veut convaincre son père laisser l’art entrer dans sa vie.
Le style d’Antoine Choplin est inimitable. Il s’empare à la fois des lieux pour en faire personnage, d’une situation banale pour le rendre unique, et de ses personnages auxquels on peut, ou pas s’attacher, mais qui ne laissent jamais indifférent.
Cette promenade japonaise ne m’a pas vraiment enflammée, mais ne ma pas déplu non plus ; c’est une forme d’entre deux qui a assurément attisé ma curiosité, et m’a dépaysée.
La barque de Masao d’Antoine Choplin, aux éditions Buchet-Chastel (Août 2024,208 pages)
Je n'ai lu que La Nuit tombée... j'ai beaucoup aimé mais les textes trop courts, je les oublie trop vite, hélas !
RépondreSupprimer