vendredi 18 mars 2011

Lettres d'Indochine;1893-1899


Les lettres réunies dans ce recueil ont été adressées par le lieutenant de Reinach à sa famille pendant les six années qu'il a passées en Indochine. Écrites au jour le jour, sans aucune recherche de style, elles n'étaient pas destinées à être rendu public. On y trouvera, à côté de descriptions simples, mais sincères du pays, les difficultés de la vie coloniale où l'officier et l'administrateur doivent, de leur propre initiative, suppléer à l'insuffisance des moyens dont ils disposent. On y verra le lieutenant de Reinach faisant, tour à tour, œuvre de militaire, d'explorateur, de juge, d'ingénieur, voire même de vaccinateur.
Il ressort de cette lecture beaucoup de calme, et de sérénité. Je lui ai trouvée un charme un peu désuet, la correspondance n’étant plus de nos jour un genre usuel, accentué par l’époque qui nous parait tellement lointaine, et le cadre qui semble sorti tout droit d’une carte postale aux couleurs passées par le temps.
Un jeune officier part prendre ses fonctions dans la lointaine Indochine de la fin du 19 ème siècle. Il n’y a point de conflit ; il s’agit juste d’assurer la présence administrative de la métropole dans cette terre du sud –est asiatique.
Cette correspondance est incomplète, et se divise den trois parties inégales. La première met le lecteur en appétit avec l’évocation du voyage qui mènera l’officier à bon port. Ce qui frappe dès le départ, c’est la relation particulière au temps. Le voyage prend du temps, un temps fou, inconcevable pour le voyageur d’aujourd’hui qui veut aller de plus en plus vite. La marine est à vapeur, les escales sont longues avant d’arriver en Asie. Mais c’est sans compter sur l’hydrographie locale, les conditions géographiques, et les moyens mis à disposition.
Dans un second temps, note officier restera en poste assez peu de temps au Tonkin, où sa mission est assez mal définie. Il passera beaucoup de temps en déplacement, profitant ainsi pour nous donner une description du pays qui parait à jamais rentrée dans les livres d’histoire.
La majeure partie de son temps sera consacrée à son séjour au Laos, où il aura une mission d’ordre géographique, puis sera commissaire gouvernemental. C’est dans cette partie que la correspondance est la plus incomplète.
J’ai décelé au fil des pages, un jeune officier posé, loin des clichés habituels de l’armée coloniale. Les conditions de vie sont précaires, l’officier est un home polyvalent, pouvant être ingénieur, vaccinateur, géographe etc., etc.
J’y ai vu un être d’une grande humanité,intègre, prenant le temps de comprendre les populations indigènes (terme utilisé tel quel dans le texte, qui était celui de l’époque, et qui pour moi n’a aucun caractère péjoratif, en tout cas tel qu’il est utilisé dans ce livre là).
J’ai apprécié cette lecture, un brin décalé dans le temps et dans l’espace ; j’ai aimé me délester le temps d’une centaine de pages du confort moderne pour un retour à un peu plus de rusticité et d’exotisme. J’aurais, en revanche, apprécié la présence d'une carte géographique de l'époque: les frontières ont parfois changé depuis, et certaines villes ont été rebaptisées. Le lecteur non averti peut facilement s'y perdre.
Je remercie, pour cela les éditions Dubuisson, et Bob, qui me l’ont permise.
Lucien de Reinach-Edition Dubuisson-143 pages
« Si courte qu'elle ait été, la vie de Lucien de Reinach est un bel exemple pour ceux qui voient dans le service de la patrie le plus rigoureux des devoirs en même temps que la source la plus féconde de satisfactions et de consolations. Arrivé à l'âge où l’on se décide a suivre une carrière, Lucien de Reinach pouvait, à raison des ; études consciencieuses qu'il avait faites et de sa situation de famille, choisir sa voie. Il n'hésita pas à marquer sa préférence pour le métier des armes. II entra donc à Saint-Cyr le 1er octobre 1885 à l'âge de 21 ans, en sortit le 1er octobre 1887, suivit pendant une année les cours de l'Ecole d'application de cavalerie, et fut nommé, à sa sortit de Saumur, sous-lieutenant au 190 Chasseurs. Promu lieutenant au 2e Hussards le 1er juillet 1891, il se donna tout entier à son métier, publia en 1 892'la traduction d'une étude allemande sur Le Passage des cours if eau par la cavalerie et en 1893 se présenta à l'Ecole de Guerre, où, après avoir été admissible il n'échoua que de quelques points. Par décision ministérielle du 23 mars 1893, il fut mis à la disposition de M. de Lancssan, Gouverneur général de l'Indochine, et s'embarqua le 27 avril pour le Tonkin. Mais quatre années passées au Laos avaient altéré sa santé. I1 dut demander un congé qu'il vint passer en France. Mais quatre années passées au Laos avaient altéré sa santé. I1 dut demander un congé qu'il vint passer en France. » J. CHARLES-ROUX, Président de l'Union Coloniale Française et de la Fondation Lucien de Reinach.

J'intègre cette lecture dans le cadre du challenge épistolaire d'Anne Sophie.


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