mercredi 20 avril 2011

Le livre de Dina

Les limons vides-Les vivants aussi-Mon bien-aimé est à moi
Poursuivie par l'image atroce de sa mère ébouillantée, Dina, une enfant moralement abandonnée et mal aimée, s'installe dans des fantasmes et des hallucinations qui construisent son quotidien. Devenue femme, Dina est sans vergogne et ne se refuse rien. Mariée toute jeune à Jacob, un ami de son père, elle mène sa vie en toute indépendance et consume son entourage, du personnel de maison aux valets de ferme, des membres de la famille aux voyageurs de passage.
Immense fresque du nord de la Norvège au XIXe siècle, Le livre de Dina dresse le tableau naturaliste de la vie et des mœurs du lieu, et fait la part belle au personnage échevelé de Dina, inséparable de Lucifer, son cheval noir, sur fond de paysages grandioses et fascinants, au cœur des nuits polaires.
L'épopée romanesque à l'érotisme flamboyant d'une femme révoltée, convoitée, passionnée.

Dina est  un livre comme je les aime : un livre qui vous emporte, un livre que l’on empoigne, un livre qui vous attrape, et ne vous lâche qu’à la dernière ligne.
Dina est une histoire comme je les aime : des personnages, une belle portion d’anticonformisme, un peu dépaysement, une once d’étrange, quelques notes de musique, le tout littérairement bien arrangé, un petit « je ne sais quoi » qui vous entraine inexorablement page après page sans temps mort, et sas lassitude.
Sans rien dévoiler de ce que fut la vie de Dina, j’ai aimé cette atmosphère un peu surannée, cette ambiance désuète, ce climat rempli de référence bibliques, dans une Norvège pétrie par la religion Luthérienne. Et pourtant, on ne peut pas dire que Dina soit la rigueur morale. Elle  rebelle sauvageonne, forte comme personne ne l’est autour d’elle, redoutablement intelligente. Dina veut vivre Sa vie, et se donne les moyens de la vivre, assume pleinement ce qu’il y a de viril, et bestial en elle.
« L’jour où Dina  fera sa demande, celui auquel elle s’adressera aura pas besoin d’poser de questions ! Il aura qu’à répondre ! »

Dina a à bien des égards, un côté aussi attachant que repoussant. Comment ne pas être attendrie par cette musicienne dans l’âme.
« Savoir jouer les notes ne veut pas dire qu’on a le pouvoir d’émouvoir. La musique a une âme, comme les gens. Il faut aussi la faire entendre… »
Quand Dina joue du violoncelle, c’est son corps entier qui s’empare de son instrument. J’imaginais parfaitement Dina et le violoncelle ne faisant plus qu’un.
L’étrange dans ce livre représente une part non négligeable. Dina, est entourée des fantômes de son existence qui ne la laissent jamais tranquille bien longtemps.
« Le chagrin c’est toutes les images qu’on ne peut pas voir, mais qu’il faut porter quand même. »
J’ai aimé l’importance que l’auteur accorde à son environnement naturel, en insistant sur l’extrême solitude des régions septentrionales, et de la nécessaire adaptation à la nature des habitants.

Herbjorg Wassmo-Gaïa-555 pages
Herbjorg Wassmo est originaire du nord de la Norvège. Conteuse de grand talent, elle est l'un des écrivains les plus lus en Scandinavie, et le personnage de Dina a rejoint les plus grandes héroïnes de la littérature. Son œuvre - romans, livres pour enfants, poésie, théâtre - est traduite en de nombreuses langues, et inscrite aux programmes scolaires et universitaires en Norvège.

Lu dans le cadre du Challenge La littérature fait son cinéma organisé par Will

Dina, film de Ole Borneval (2003); avec Maria Bonnevie,Gérard Depardieu
Lu dans le cadre du défi scandinave en blanc, en Norvège proposé par Prune



4 commentaires:

  1. il faudra que j'essaie de lire Wassmo un jour, mais j'ai peur que ce soit un peu trop romanesque pour moi. Cela dit, ton enthousiasme est très communicatif ! Ton édition réunit toute la trilogie ?

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  2. j'ai lu les 3 tomes l'un derrière l'autre en édition de poche, mais j'ai pris pour exemple l'édition complète de Gaïa, car je voulais faire un avis global, plutôt que 3 avis; cela n'avait pas de sens pour moi

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  3. je suis enthousiaste, je viens de lire la série non stop pendant mon voyage de noce en Norvège, en traversant les mêmes paysages certainement avec plus d'habitations mais bon...Mon mari les a aussi lu et nous commençons la suite avec le fils de la providence! je voudrais bien savoir si c'est intéressant de voir le film ou si ça dénature le récit?

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  4. Le film est comme tous les films adaptés d'un livre moins riche, mais cependant très bien joué.Depardieu (on aime ou pas) est excellent.
    J'ai visionné le film, après.

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