dimanche 29 janvier 2012

Un léger déplacement

« Pour le moment, c’est d’elle qu’elle va s’occuper. De sa mémoire. De cette vieille histoire. »
« Regarder du côté du passé, c’est chercher à entrer dans l’image que le miroir vous renvoie d’une chambre magique : bien plus étrange, plus belle, plus forte que ne peut l’être la chambre réelle. »

Un livre intime, une lecture douce, des mots simples pour aller fouiller la mémoire d’Hélène/ Ellen. Elle revient sur les lieux de sa jeunesse pour y régler quelques affaires, comme on dit. Cela devait qu’une formalité, ce sera un chamboulement. Les souvenirs reviennent, les langues se délient,  les douleurs rejaillissent.
Il y a beaucoup de sensibilité dans ce texte qui souvent touche le lecteur. Quand Ellen se promène dans Paris qu’elle a quitté il y a trente ans, c’est sa vie qui défile. Elle se souvient soudain de sa jeunesse, alors qu’elle en oublie Norman, son mari, resté là-bas. Ce léger déplacement va-t-il remettre en cause ses choix de vie ? Va telle réconcilier avec son passé et ses morts ?
La douleur non exprimée de vivre dans une famille recomposée, où l’on ne se dit pas les choses, où on les occulte, on les arrange….
Je l’ai dit une lecture très douce, mais profonde, qui laisse à réfléchir. J’ai aimé ce livre, et la belle écriture de Marie Sizun dont c’est le premier ouvrage que je lis. Il est apaisant, et convenait parfaitement à mes besoins du moment.
Je remercie chaleureusement  Catherine Guillebaud des éditions Arléa pour sa confiance, et,  de m’avoir permis de lire ce livre. Les publications Arléa ne m’ont jamais déçue – Eux sur la photo- Le jugement de Léa- Comme un père….

Un léger déplacement, Marie Sizun
Arléa- collection 1er mille -Janvier 2012
280 pages

4ème de couverture :
« Et voilà que les choses, curieusement, lui apparaissent sous un autre jour, décalées : comme s’il suffisait d’un rien, d’un léger déplacement, pour qu’elle ressente une tendresse nouvelle, étrangement poignante. Une tendresse pleine de questions. C’est elle qui n’avait rien compris. »

Quelques mots à propos de l'auteur:
Marie Sizun est née en 1940. Elle a été enseignante de lettres classiques à Paris, en Allemagne ainsi qu’en Belgique. Elle a trois enfants et vit à Paris depuis 2001.
Marie Sizun a reçu Le grand prix littéraire des lectrices de Elle pour son roman La Femme de l’Allemand.
Elle est également la lauréate du sixième Prix des lecteurs du Télégramme, le Prix Jean-Pierre Coudurier, toujours pour La femme de l’allemand.


7 commentaires:

  1. Merci Mimi de penser à faire grossir ma LAL. Tu me tente beaucoup et je ne résisterai pas.

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  2. J'ai beaucoup aimé aussi... et tu as raison pour Arléa, ils ne déçoivent jamais.

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  3. Je n'ai encore jamais rien lu de Marie Sizun, et je pense que ce titre pourrait me plaire... bien que je lis souvent beaucoup de bien de La femme de l'allemand...

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  4. Déjà noté car j'ai beaucoup aimé Plage et jeux croisés

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  5. J'ai très envie de le lire, car j'ai beaucoup aimé Plage et la femme de l'allemand.

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  6. Voilà un livre qui pourra me plaire. je le note dans ma longue liste.

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  7. Un léger déplacement – Marie Sizun

    « Un léger déplacement » est un roman passionnant, bien écrit et structuré, musical et chargé d’émotion ; le style est fluide, précis et concis. L’action se déroule dans un climat mélancolique : beaucoup de larmes mais « La joie venait toujours après la peine » (Apollinaire cité par Marie Sizun)… L’analyse psychologique des personnages, objective et minutieuse, amène Ellen à ajuster insensiblement, au prix d’un léger déplacement, ses pensées à la réalité…
    Texte très vivant, empreint de lumière, de douceur, de tendresse, d’humanité. Descriptions poétiques : ciels d’été, ciels d’hiver, évocation d’une toile de Monet (Plage normande) au Musée d’Orsay… , ici comme toujours, Marie conjugue, avec art, littérature et peinture… Au cours de sa semaine parisienne, Ellen a pris conscience de l’étrange interférence des souvenirs, ceux de la maison, ceux de son amour pour Ivan :… « les fils des deux histoires se sont croisés, dénoués, révélant une trame qui , jusque-là lui était obscure et dont elle découvre avec le sens, la beauté ».
    Magnifique roman qui se lit d’une traite, où Marie Sizun dépeint avec une justesse remarquable la résurgence du passé lointain et la prégnance d’un premier amour.

    Yvette Bierry, le 06/01/12

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