« Tout n’est qu’illusion Jacob,
et c’est bien ainsi. C’est ce qu’on nous demande, ce qu’on attend de nous. »
Une petite phrase,
tout simple, qui résume à elle seule l’univers du cirque , à cette époque-là.
Jacob est
très âgé, 90 -93 ans, il ne sait plus très bien. Il n’est pas très heureux dans
cette maison de retraite. Je n’ai pas ressenti beaucoup d’humanité dans cet endroit-là.
Les vieux, on les met là, on leur fait manger ça ; parce que c’est comme
ça ! Ses enfants ne viennent pas beaucoup le voir ; ils ont leur vie.
Il se distrait comme il peut. Un jour, un cirque plante son chapiteau en face
de la maison de retraite. Jacob se souvient…
« Je m’accroche à ma colère avec
le peu d’humanité subsistant dans mon corps ruiné, mais c’est inutile. »
« Quand ai-je cessé d’être moi ? »
Il était
jeune, brillant, plein d’avenir…mais la vie en a décidé autrement. Un jour, orphelin, et sans le sou, il
saute dans un train. Nous sommes dans les années 30, aux Etats Unis, la
grande dépression. Ce train n’est autre que le convoi d’un cirque ambulant qui
va de ville en ville distraire les populations.
Avec Jacob,
je découvrirai l’univers impitoyable du cirque. Je découvre, horrifiée, la vilenie,
la cupidité, mais surtout la cruauté gratuite et inimaginable, tant vers les
hommes, que vers (et pour moi, c’est pire encore, plus lâche) les animaux qui
sont censés les nourrir.
« Je m’installe à ne certaine
distance de la tente qui abrite les bêtes délaissées, en proie à un désespoir
croissant. »
« Je tourne à l’angle à l’instant
même où Pete égorge un cheval gris et décrépit. Le cheval hurle tandis qu’un
geyser de sang jaillit de la plaie béante. »
Moi aussi je
hurle, mais on ne m’entend pas !
Jacob fait
le dos rond, il lui faudra se faire accepter parmi tous. Il connaît les
animaux, sait les soigner ; cela lui facilitera les choses. Il se fera
quelques amis. Jacob voudrait bien quitter le train. Que lui manque-t-il ?
La force, le courage ? Sans doute un peu des deux.
« Je retourne à mon wagon et m’allonge
sur mn sac de couchage, écœuré par ce qui se passe dans la ménagerie et surtout
par ma propre passivité. »
Mais il se
souvient de son père et de ses valeurs.
« Le fait est que je suis le seul
à me dresser entre ces bêtes et les pratiques d’August et D’Oncle Al ; et à ma place mon père
les soignerait. Qu’importe ce que j’ai fait hier soir, je ne puis les
abandonner. Je suis leur bon berger, leur protecteur. Et c’est plus qu’un
devoir : c’est un pacte avec mon père. »
La lumière
viendra de Marlène, la belle, elle aussi cabossée par la vie, et Rosie, une
éléphante, malmenée, elle aussi par ce sale type d' August. Il n’y a pas grand
monde pour s’opposer à lui. Tout le monde le craint. Un jour viendra où il
récoltera ce qu’il a semé. Mais en attendant, chacun doit jouer son rôle, et
passer le plus inaperçu possible.
L’auteur ne
s’est pas contenté d’une histoire de cirque, et de sentiments ; elle a
bien montré le caractère particulier de cette époque avec sa crise économique,
la prohibition et toutes les dérives qu’elle a provoquées. La vie, et les
contraintes d’un cirque ainsi que celles et ceux qui le font vivre sont bien
bordées.
Le style est
fluide ; les retours en arrière sont bien maitrisés. Ce roman se lit d’une
traite, ou presque, et, laisse un très bon souvenir de lecture.
De l'eau pour les éléphants, Sara Gruen
Albin
Michel (Mai 2007) / Le livre de poche (juin 2009)
402/470 pages
4ème de couverture :
Ce roman pas
comme les autres a une histoire exceptionnelle : en quelques mois, il a fait
d’un auteur inconnu un véritable phénomène d’édition, le coup de coeur de
l’Amérique. Durant la Grande Dépression, dans les années 1930, les trains des
petits cirques ambulants sillonnent les États-Unis. Jacob Jankowski, orphelin
sans le sou, saute à bord de celui des frères Benzini et de leur « plus grand
spectacle du monde ». Embauché comme soigneur, il va découvrir l’envers sordide
du décor. Tous, hommes et bêtes, sont pareillement exploités, maltraités.
Sara Gruen
fait revivre avec un incroyable talent cet univers de paillettes et de misère
qui unit Jacob, Marlène la belle écuyère, et Rosie, l’éléphante que nul
jusqu’alors n’a pu dresser, dans un improbable trio.
Plus qu’un
simple roman sur le cirque, De l’eau pour les éléphants est l’histoire
bouleversante de deux êtres perdus dans un monde dur et violent où l’amour est
un luxe.
Quelques mot à propos de l'auteur:
Sara Gruen
est née au Canada, et, a la double nationalité (canadienne et américaine).Elle a déménagé aux États en 1999 pour travailler
dans la rédaction technique.
Elle vit
dans le nord de l'Illinois avec son mari, ses trois enfants, deux chiens, deux
chats, trois chèvres, et un cheval dans une communauté écologiste. Cavalière
émérite, engagée auprès d’organisations de protection des animaux, Sara Gruen
puise son inspiration dans sa passion pour les animaux.
Auteur de
deux premiers roman, Riding Lessons (La Leçon d'équitation) et Flying Changes
(Parcours sans faute) , elle se fait connaître du public avec la publication de
son troisième livre, Water for Elephants (De l'eau pour les éléphants), qui
devient numéro un du classement des best-sellers du New York Times. Le
réalisateur Andrew R. Tennenbaum a acquis les droits d'adaptation au cinéma
pour un montant de plus d'un million de dollars.
D'autres avis: Elora ; Ellcrys ; ptitelfe ; Kllouche : Candyshy ; mimigogotte ; nekotenshi ; Felina ; Dex ; agnes ; Hell-eau ; lenacoli ; Achille ; Petitepom ;
Pour le challenge de Sharon .
Pour une un animal dans le challenge Petit bac 2012 proposé par Enna.
Pour l'état de l'Illinois, dans le cadre du challenge 50 états/50 billets organisé par Sofynet 18/51
Merci pour ta participation au challenge Mimi.
RépondreSupprimerPas sûre que j'aurai envie de le lire : j'aurai hurler aussi à certains passages.
Ma fille ma offert ce livre pour Noel ainsi que le film qui en a été tiré. Tu me donnes envie de le mettre sur le haut de ma PAL !
RépondreSupprimerL'époque m'attire, le sujet, original, me plait, je note donc.
RépondreSupprimerJe vois qu'effectivement tu as apprécié!
RépondreSupprimerTa chronique est vraiment originale et très très agréable à lire ! Bravo !
J'aime beaucoup ton article avec l'insertion de citations! Si je n'avais pas participé à cette LC, tu m'aurais donné envie de le lire :)
RépondreSupprimerJe compte le lire prochainement...je te ferai part de mon ressenti.
RépondreSupprimerBon samedi !
Oops...bon dimanche ! (pas encore bien réveillée)
RépondreSupprimerJe l'ai beaucoup aimé également !
RépondreSupprimerPasse un bon dimanche
Il est dans ma P.A.L. depuis un bon bout de temps! Il faudrait que je le ressorte!
RépondreSupprimerAu passage, je t'ai taguée : http://leslivresdagathe.over-blog.com/article-tag-99261187.html?
Bises
Je l'ai eu entre les mains, mais je l'ai rendu car quelqu'un le voulait. Je pense le récupérer bientôt.
RépondreSupprimerça m'a l'air d'une bien belle histoire! J'ai déjà très envie de voir le film.
RépondreSupprimerOui belle conclusion cela restera un très bon souvenir de lecture :)
RépondreSupprimerJ'ai lu ce livre -d'une traite aussi- pendant les vacances de Noël, je n'en avais pas entendu parler avant.Quelle belle découverte!
RépondreSupprimerLe chapiteau s'installe sous peu près de l'école (où je travaille) et ce sera le cirque tout les jours, nous invitons les gens de la maison de retraite voisine à venir aux répétitions et j'espère tellement rencontrer JACOB!
Une lecture qui m'a laissé un excellent souvenir ! Hop, billet ajouté !
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