dimanche 15 avril 2012

Jours sans faim


Publié à l’origine sous un pseudonyme, Jours sans faim paraitra ensuite sous la véritable identité de son auteur. Delphine de Vigan se cache derrière Laure, la narratrice, pour expliquer, son combat contre l’anorexie. Ce texte est court ; l’écriture est incisive, presque précipitée. J’ai perçu dans cette façon d’écrire le souffle de vie qu’il manquait à Laure.
Je ne peux m’empêcher de faire le parallèle entre ce premier roman, et le dernier ouvrage de l’auteur. Sa mère y est présente, mais de manière radicalement déférente. Ici Laure va s’attacher à comprendre ce qui l’a amenée à l’anorexie ; sa relation avec sa mère, le passé de sa mère y est pour beaucoup. Dix ans plus tard, c’est un rapport apaisé à la mère. C’est comme un cycle qui s’achève, un niveau départ.
J’ai apprécié l’absence de misérabilisme, la pudeur pour dire les choses, pour faire part de sa souffrance au quotidien, de sa lutte contre son double - Lanor, et, de son envie malgré tout de se sortir de là.
Ce premier ouvrage, contient déjà la sensibilité et la faculté à émouvoir que j’ai appréciée dans Rien ne s’oppose à la nuit.

Jours sans faim, Delphine de Vigan/Lou Delvig
Grasset (14/03/2001)/ J’ai lu (11/02/2009)
211/125 pages

 
4ème de couverture :
« Cela s'était fait progressivement. Pour en arriver là. Sans qu'elle s'en rende vraiment compte. Sans qu'elle puisse aller contre. Elle se souvient du regard des gens, de la peur dans leurs yeux. Elle se souvient de ce sentiment de puissance qui repoussait toujours plus loin les limites du jeûne et de la souffrance. Les genoux qui se cognent, des journées entières sans s'asseoir. En manque, le corps vole au-dessus des trottoirs. Plus tard, les chutes dans la rue, dans le métro, et l'insomnie qui accompagne la faim qu'on ne sait plus reconnaître.
Et puis le froid est entré en elle, inimaginable. Ce froid qui lui disait qu'elle était arrivée au bout et qu'il fallait choisir entre vivre et mourir. »


Lecture dans le cadre du Challenge de Calypso ,autour du mot jour.



10 commentaires:

  1. Je viens de poster mon avis sur Rien ne s'oppose à la nuit il y a dix minutes.. Il m'a fallu quelques jours pour prendre un peu de recul. Ce que tu dis de ce livre me donne vraiment envie de le lire!

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    1. Surtout qu'elle y fait allusion dans ce dernier roman... La réaction de sa mère en le découvrant...

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  2. J'ai lu aussi ce livre pour le challenge , par hasard, et je l'ai beaucoup aimé. Je suis d'accord avec toi elle évoque l'anoréxie avec une sensibilité toute particulière.

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  3. ton avis me donne très envie de lire ce livre. je le rajoute à ma WL :)

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  4. Je dois t'avouer que j'ai tellement lu de livres sur l'anorexie que je n'ose plus trop en lire mais celui à l'air intéressant.

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  5. Très bel avis qui donne vraiment envie de lire ce roman. Je le rajoute donc à ma LAL.
    Bonne journée !

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  6. Je le lirai forcément puisqu'il est déjà dans ma PAL, j'avais d'ailleurs hésité entre celui-ci et Un jour.
    Merci

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  7. J'ai beaucoup, beaucoup aimé ce livre !! C'est la place du père qui me semble assez exagérée par rapport à ce qu'elle en raconte dans Rien ne s'oppose à la nuit... Malgré la souffrance, il y a de la délicatesse et du respect dans ce livre.

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  8. J'ai beaucoup aimé ce livre aussi.

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  9. Je viens de finir cette semaine Les heures souterraines. J'ai adoré l'écriture! Mais vraiment adoré! Bien que l'histoire du livre ne m'a pas plu, car j'en suis sortie plus démolie moralement qu'autre chose, j'ai hâte de découvrir ses autres romans. Maintenant que je sais, j'arriverai à prendre une certaine distance à la lecture, chose que je n'ai pas fait pour Les Heures Souterraines ;)

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