mardi 29 mai 2012

Dernier refrain à Ispahan


Deux chanteuses disparaissent à Ispahan. C’est qu’au pays des Mollahs, on ne plaisante pas avec la morale religieuse… du moins en apparence, car à y regarder de plus près, l’hypocrisie règne.
Si l’intrigue policière ne présente pas d’intérêt particulier, et se révèle assez poussive, elle n’en présente pas moins le mérite de montrer les dessous  d’un pouvoir iranien incapable de canaliser une soif de liberté de ses habitants, et surtout de ses  habitantes .Cette société asservie depuis plus de trente ans use de mille et une astuce pour contourner des lois imbéciles, discriminatoires, contraires aux règles élémentaires d’humanité ; des lois qui sont remises en questions jusqu’au cœur même du pouvoir et de la haute administration. Tout un pan de la jeunesse s’adonne aux vices de l’occident dénoncés, et sévèrement réprimandés par des mollahs complices et corrompus.
Les iraniens sont à bout de souffle ; les dernières révoltes de 2009 en sont la preuve.
Naïri Nahapétian, sait de quoi  elle parle. Elle a choisi  le registre «plus léger » du polar  pour s’exprimer, et dénoncer plus librement une situation dont on espère bientôt la fin. Les dictatures, quelles qu’elles soient finissent pas tomber ; mais chacune à son rythme, et à sa manière….

Dernier refrain à Ispahan,Naïri Nahapétian 
Liana Levi ; collection policiers (02/02/2012)
219 pages


4ème de couverture :
Interdit de montrer ses cheveux. Interdit de s'habiller sans respecter l'uniforme islamique. Et interdit de chanter en public. Les ayatollahs ne manquent pas d'idées quand il s'agit d'entraver la liberté des femmes. Pourtant, lorsque la grande chanteuse Roxana revient dans la ville de son enfance, après un long exil aux Etats-Unis, certains de ses airs résonnent encore dans les taxis d'Ispahan. Son projet ? Donner Un concert dans lequel se produiront d'autres femmes. Un projet qui ne verra jamais le jour car Roxana sera définitivement réduite au silence. Et elle ne sera pas la seule à subir ce sort... C'est justement à ce moment-là que Narek, un jeune journaliste franco-iranien venu prendre le pouls de la révolte de 2009, rejoint la ville. Cette enquête lui permettra encore une fois de découvrir une facette insoupçonnée de la réalité iranienne.

A propos de l'auteur 
Naïri Nahapétian a quitté l’Iran après la révolution islamique, à l’âge de neuf ans. Elle y est revenue à l’occasion de nombreux reportages pour des périodiques français. Elle travaille actuellement pour Alternatives économiques. Son premier roman, Qui a tué l’ayatollah Kanuni?, est publié dans plusieurs pays européens.


Pour le défi d'Anne.


 Pour le défi d'Opaline, la plume au féminin.


Challenge ABC Critiques Babélio: 23/26 [N]

1 commentaire:

  1. Ca me fait penser à Persepolis avec les effets pervers de la dictature encore amplifiés...

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