« Le
passé est la promenade des vieux. Une promenade immobile. Un rêve éveillé. »
« Je ne
suis vieille que dans le regard des autres, pas dans le mien. »
S’il ne faut
absolument pas prendre pour monnaie courante les faits rapportés dans ce roman,
ce dernier a le mérite de lever un tabou, et de dénoncer des comportements qui ne
devraient plus être.
Julienne est
une dame âgée, tout ce qu’il y a de plus intellectuellement intacte, mais dont
le caractère est bien trop fort et le désir de vivre bien trop puissant pour
convenir à l’encadrement de la maison de retraite. Elle paiera très cher pour
avoir usé de son droit élémentaire à la parole, à la liberté au sein de l’établissement
dont elle est pensionnaire.
Comment par
des brimades, incivilités répétées, mesquineries, et finalement la négation de
l’humanité de chaque personne, on arrive à briser le petit souffle de vie qui
reste à Julienne pour la faire rentrer dans un moule qui n’a jamais été le
sien.
Julienne est
dynamique et a l’esprit tourné vers l’avenir ; et c’est dans cette optique
qu’elle va créer son petit groupe de
parole, écrire son journal. Tout cela dérange, et Juliette aura tôt fait se faire cataloguer de gâteuse, et de se faire
enfermer dans une unité spécialisée, où elle finira par se laisser aller par
manque d’égard pour ce qu’elle est. Car Juliette, c’est quelqu’un. Tour cela,
nous l’apprendrons par petites touches entremêlées avec le présent de plus en
terne qui sera le sien aux Mouettes.
La révolte
de Julienne devient la nôtre. Son humour est grinçant, caustique. L’écriture d’Elisabeth
Laureau-Daull donne une once de légèreté pour un sujet lourd et grave qui a su
éveiller en moi un certain nombre de chose, et surtout beaucoup m’interroger.
Le syndrome de glissement, Élisabeth Laureau-Daull
arléa, collection 1er/mille (12/01/2012)
184 pages
4ème de couverture :
« Je m’échappe de plus en plus à
moi-même. J’oublie parfois qui j’ai vu, je dis bonjour trente-six fois. Mes
pensées ont le tournis, impossible de les ordonner. Sur les photos sorties de
mon tiroir, je ne sais plus qui j’ai été, et personne n’est là pour me
désigner. Ma vie devient cotonneuse. Une somnolence entrecoupée de repas. Je ne
parle plus, j’oublie ma toilette et je suis pleine de larmes. «Le
syndrome de glissement", ils disent. »
A propos e l'auteur :
Élisabeth
Laureau-Daull a enseigné les lettres et la philosophie. Elle a publié plusieurs
ouvrages, dont Sommes-nous vraiment libres? Dans la même collection ou encore
Darwin… ainsi va la vie (Seuil), Gutenberg… le rêveur de livres (Seuil), Le
jour où Marx a craqué (L’Harmattan).
Le syndrome
de glissement est son premier roman.
Pour le challenge d'Anne.
Pour le défi d'Opaline, la plume au féminin.
Ca remué beaucoup de choses en moi, des choses observées, des perus, mais j'ai trouvé le livre trop insistant, trop manichéen, trop lourd.
RépondreSupprimerOui, comme dans tous les internats, pour vivre tranquille, sinon heureux, il faut entrer dans le moule et c'est une grosse interrogation pour un futur qui se rapproche de plus en plus.
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup apprécié ce roman, cela a été une très belle découverte dont je ne suis pas prête d'oublier.
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