« Le premier train passait à vingt-deux
heures. Le transsibérien. La ligne mythique. Deux rails en forme de lignes de
fuite qui la conduisaient jusqu’au pacifique. La piste de la liberté qui
donnait sur l’océan. »
Tout comme
les rails du transsibérien sont deux lignes de fuites, ce court roman est l’histoire
de deux fuites qui se rencontrent. Hélène est française, vit une histoire avec
un russe, et un jour décide de s’en aller. Aliocha, est incorporé à l’armée, et
fait tout pour s’y soustraire.
Une tranche
de vie partagée au gré des arrêts, des rives du Lac Baïkal, des populations qui
montent et descendent.
L’invitation
au voyage est partout présente, tant dans l’étude des personnages, dans les descriptions des lieux, que dans les
phrases qui se déroulent presque à l’infini, comme des wagons dont on ne voit
pas arriver le dernier.
Je n’en
reste pas pour autant moins partagée quant à mon ressenti de lecture. Si elle
en est aisée, et je le reconnais bien volontiers prenante, les choses s’évaporent
assez vite malgré tout. Peut-être que le thème aurait peut- être davantage
étoffé, travaillé. Sans doute, ce roman, qui est à mon avis plus une nouvelle, aurait
gagné en profondeur, et ainsi laissé un sillage un peu plus persistant…
tangente vers l'est, Maylis de Kerangal
Éditions verticales, collection minimales (12/01/2012)
Sélection Prix Océans 2012
126 pages
4ème de couverture :
«Ceux-là viennent de Moscou et ne savent pas
où ils vont. Ils sont nombreux, plus d’une centaine, des gars jeunes, blancs,
pâles même, hâves et tondus, les bras veineux le regard qui piétine, le torse
encagé dans un marcel kaki, allongés sur les couchettes, laissant pendre leur
ennui résigné dans le vide, plus de quarante heures qu’ils sont là, à
touche-touche, coincés dans la latence du train, les conscrits.»
Pendant
quelques jours, le jeune appelé Aliocha et Hélène, une Française montée en gare
de Krasnoïarsk, vont partager en secret le même compartiment, supporter les
malentendus de cette promiscuité forcée et déjouer la traque au déserteur qui
fait rage d’un bout à l’autre du Transsibérien. Les voilà condamnés à fuir vers
l’est, chacun selon sa logique propre et incommunicable.
A propos de l'auteur :
Romancière,
nouvelliste, Maylis de Kerangal a longtemps travaillé dans l’édition. Elle a
déjà publié Je marche sous un ciel de traîne (Verticales, 2000), La Vie
voyageuse (Verticales, 2003), Ni fleurs ni couronnes (Verticales « Minimales »,
2006), Corniche Kennedy (Verticales, 2008, Folio n° 5052), Naissance d’un pont,
prix Médicis 2010 (Verticales, 2010),
Lu en qualité de juré pour le Prix Océans,conjointement avec Babélio.
Du côté de mes camarades jurés:
Pour le challenge d'Opaline.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire