vendredi 29 juin 2012

Tangente vers l'est


« Le premier train passait à vingt-deux heures. Le transsibérien. La ligne mythique. Deux rails en forme de lignes de fuite qui la conduisaient jusqu’au pacifique. La piste de la liberté qui donnait sur l’océan. »
Tout comme les rails du transsibérien sont deux lignes de fuites, ce court roman est l’histoire de deux fuites qui se rencontrent. Hélène est française, vit une histoire avec un russe, et un jour décide de s’en aller. Aliocha, est incorporé à l’armée, et fait tout pour s’y soustraire.
Une tranche de vie partagée au gré des arrêts, des rives du Lac Baïkal, des populations qui montent et descendent.
L’invitation au voyage est partout présente, tant dans l’étude des personnages,  dans les descriptions des lieux, que dans les phrases qui se déroulent presque à l’infini, comme des wagons dont on ne voit pas arriver le dernier.
Je n’en reste pas pour autant moins partagée quant à mon ressenti de lecture. Si elle en est aisée, et je le reconnais bien volontiers prenante, les choses s’évaporent assez vite malgré tout. Peut-être que le thème aurait peut- être davantage étoffé, travaillé. Sans doute, ce roman,  qui est à mon avis plus une nouvelle, aurait gagné en profondeur, et ainsi laissé un sillage un peu plus persistant…

tangente vers l'est, Maylis de Kerangal
Éditions verticales, collection minimales (12/01/2012)
Sélection Prix Océans 2012
126 pages


4ème de couverture :
«Ceux-là viennent de Moscou et ne savent pas où ils vont. Ils sont nombreux, plus d’une centaine, des gars jeunes, blancs, pâles même, hâves et tondus, les bras veineux le regard qui piétine, le torse encagé dans un marcel kaki, allongés sur les couchettes, laissant pendre leur ennui résigné dans le vide, plus de quarante heures qu’ils sont là, à touche-touche, coincés dans la latence du train, les conscrits
Pendant quelques jours, le jeune appelé Aliocha et Hélène, une Française montée en gare de Krasnoïarsk, vont partager en secret le même compartiment, supporter les malentendus de cette promiscuité forcée et déjouer la traque au déserteur qui fait rage d’un bout à l’autre du Transsibérien. Les voilà condamnés à fuir vers l’est, chacun selon sa logique propre et incommunicable.
 
A propos de l'auteur :
Romancière, nouvelliste, Maylis de Kerangal a longtemps travaillé dans l’édition. Elle a déjà publié Je marche sous un ciel de traîne (Verticales, 2000), La Vie voyageuse (Verticales, 2003), Ni fleurs ni couronnes (Verticales « Minimales », 2006), Corniche Kennedy (Verticales, 2008, Folio n° 5052), Naissance d’un pont, prix Médicis 2010 (Verticales, 2010),



  Lu en qualité de juré pour le Prix Océans,conjointement avec Babélio.


Du côté de mes camarades jurés:


Pour le challenge d'Opaline.

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